I.GENERALITES SUR LES ARTS MARTIAUX JAPONAIS :
1.Introduction :
Il existe différents arts martiaux intégrant le sabre dans leur pratique .
Cependant je ne traiterai en détail dans ce chapitre que de ceux que je connais en temps qu'adepte .
Mais nous y reviendrons plus spécifiquement ensuite .
Revenons aux arts du sabre !
Parmi ces arts , le KENJUTSU et son dérivé moderne le KENDO qui constituent l'escrime japonaise , le BATTOJUTSU-BATTODO , l'art de dégainer le sabre et de couper puis le SHINKENDO , la voie du sabre véritable , ( art créé et développé très récemment par un japonais acteur à Hollywood ! ) , l' AIKIJUTSU , art de combat très ancien puisque remontant au XI ème siècle et qui possède des réminiscences avec le JU-JUTSU intégrant en plus des notions de KENJUTSU , considéré comme la base d'entrainement des samourai .
Pour ce qui nous intéresse , je me concentrerai plus particulièrement sur le IAIJUTSU et le IAIDO ," l'art de couper en dégainant le sabre " que je connais beaucoup mieux. Pour autant , il est utile de faire d'abord une digression sur les arts martiaux pour préciser certaines notions .
2.Notions d'art et de sport :
Aujourd'hui , est employée de façon quasi permanente dans notre société , la notion d'arts martiaux , même pour les activités sportives autrement nommées , et plus judicieusement d'ailleurs , " sports de combat " . Car l'on ne peut nier dans ses activités , pour la plupart des cas , la réalité d'un combat . Soit par confrontation directe entre adversaire , soit par le biais de combats virtuels .
La différence entre ces " sports de combat " et les " arts martiaux " dont ils découlent est réelle et généralement assez précisémment définie , ne serait-ce que par les termes qui les caractérisent .
Les plus anciens arts de combats sont les " KoBujutsu " , et les voies mortelles qui en découlent les " KoBudo " .
Les arts de combats actuels se nomment " Shin Bujutsu " et les pratiques non sportives et non compétitives adaptées au monde contemporain se nomment " Shin Budo " . Les pratiques actuelles de self défense et sports de combat se nomment , elles , " Gendai Budo " .
Voici de façon plus précise , ce que l'on peut dire sur les termes Kobujutsu et Kobudo .
- KOBUJUTSU : Ce sont les pratiques issues du bushi dont le KOBUJUTSU était le b-a ba des connaissances fondamentales pour exercer son métier : la guerre . Le mouvement des armes , l'étude des armures de l'époque faisait partie intégrante des formations dispensées dans les unités militaires . Ces formations regroupent : entrainement physique , technique avec armes , étude de la stratégie , de la tactique , de la diplomatie , etc...
- KOBUDO : Après l'unification du XVII ème siècle , les guerres sont " terminées " et la vie sociale se transforme . Les conflits deviennent d'ordre civil . C'est à cette époque que le concept de" voie martiale " apparait . Le guerrier devient un élément positif et constructif au sein de la société .
Le maintien en vie de l'adversaire devient plus important , alors qu'auparavant l'anéantissement était son seul but . Les techniques au sein de ces écoles s'orientent vers le self défense et le maintien de l'ordre .
Techniques à mains nues , armes inefficaces sur un champ de bataille ( éventails métalliques , baton etc ... ) se développent .
Les armes encombrantes en ville sont transformées par les écoles ainsi que leur technique . En définitive , l'intégration de l'individu , dans la société devient plus harmonieuse et devient aussi plus importante que l'efficacité combative .
3.Shin Budo et Gendai Budo :
BUDO : ce terme générique désigne les arts martiaux japonais .
On différencie dans le monde moderne donc deux notions dans la pratique des arts martiaux ou BUDO :
- SHIN BUDO : ces pratiques mettent l'accent davantage sur la notion spirituelle .
- GENDAI BUDO : c'est le terme pour les arts martiaux actuels et courants . Là aussi , une scission existe : Le Gendai Budo appelé plus couramment Budo représente les arts martiaux " modernes " créés après l'ère MEIJI ( en 1868 ) .
Le Koryu Bujutsu appelé plus couramment Bujutsu représente les courants d'arts martiaux traditionnels , d'avant MEIJI et qui subsistent de nos jours en regroupant les écoles RYU ou RYUHA . Ce terme signifie " Arts martiaux de l'ancienne école " .Le IAI se situe en partie dans le KO et le SHIN BUDO .
4.Do et Jutsu :
Les arts martiaux anciens , ceux des Koryu sont les originels et portent le suffixe " JUTSU " .
Les arts martiaux modernes , découlant de ceux-ci , quand ils existent , portent le suffixe " DO " .
La différence entre les deux est plus d'ordre intellectuel et spirituel .Do , signifie " voie ou chemin " et les arts concernés par ce terme sont précisément ceux qui doivent suivre la voie , le chemin
de ces arts codifiés et modernisés donc plus humains , pacifiques et pacifistes .Jutsu , signifie " Art ( ou Technique ) " tout simplement et si l'on ajoute Bu ( guerre ) , on obtient purement et simplement " art de la guerre " soit art martial .
Les notions de stratégie subsistent davantage dans les " Jutsu " mais le temps a également adouci les moeurs et la notion de " non-sabre " , ou de " sabre de vie " chère à Yagyu Munenori est plus que jamais enseignée dans les RYU .
l'étude du Zen et du Zazen y contribue pleinement . Mais l'art de la stratégie , " Senjutsu ", quasi totalement inexistant de l'enseignement des arts " DO " ajoute un traditionnalisme , un enracinement dans les valeurs ancestrales .Il existe une définition précisant ces deux facettes du même art martial , que j'ai trouvée sur Wikipédia , et qui me semble résumer parfaitement la réalité :
"L’iaijutsu (de jutsu, technique,moyen,art) met l'accent sur la vitesse et le réalisme de la coupe.
L’iaido (de do/michi, voie) insiste sur la fluidité et la justesse du mouvement.
De nos jours, la plupart des enseignants admettent cette distinction tout en lui reconnaissant peu de pertinence, car jutsu implique la notion d'efficacité martiale (se débarrasser au plus vite de son ennemi).
Si, en règle générale, le terme iaido est logiquement préféré pour l'usage courant dans la mesure où, aujourd'hui, toutes les pratiques ont la vocation du do, de l'épanouissement personnel, la connaissance de cette notion jutsu est essentielle pour la bonne compréhension des écoles historiques, ou Koryu , pétries par essence de cette notion.
Pratiquer Muso Shinden Ryu avec l’esprit jutsu n'a pas plus de sens qu'exécuter des kata de Katori Shinto Ryu sans l’idée jutsu , composante essentielle de ce Ryu, les katas perdant alors une bonne partie de leur substance technique et historique.
Enfin, ces koryu ou écoles anciennes, respectueuses de la tradition et la transmission historique, nomment elles-mêmes leur pratique Iai Jutsu. Respecter cette notion dans la pratique provoque des gestes, des saisies de sabre et des attentions différentes du Do qui privilégie fluidité, esthétisme, sobriété."
5.Les Origines de quelques Arts Martiaux :
Pour accentuer encore le poids de l'héritage des KORYU , voici quelques sports codifiés et leurs " ancêtres " martiaux :
- Kenjutsu et Kendo : L'escrime japonaise
- Battojutsu et Battodo : L'art de dégainer et de couper ( nukitsuke , furikaburi et kiritsuke )
- Jojutsu et Jodo : L'art du baton court
- Kyujutsu et Kyudo : Le tir à l'arc
- Iaijutsu et Iaido : L'art couper en degainant le sabre ( Nuki Uchi )Et en complément ,voici quelques dates estimées de créations des différents arts martiaux , BUJUTSU et BUDO .
- Kenjutsu 12ème siècle et officiellement 1615 et Kendo vers 1895-1899
- Iaijutsu : composante du kenjutsu mais son enseignement au sein de RYU ou KORYU le plus ancien semble être celui de la TENSHIN SHODEN KATORI SHINTO RYU fondée par IIZASA IENAO en 1447 .
- Iaido : codifié à la fin du XVI ème siècle par HAYASHIZAKI JINNOSUKE SHIGENOBU qui a la paternité de sa création . (codification moderne par la ZNKR en 1968 .)
- Kyujutsu 12ème siècle et kyudo : XVII ème siècle
- Battojutsu XVI ème siécle et battodo : ??
- Jojutsu : 400 ans et Jodo codifié après la guerre du pacifique ( 1879-1884 ) par Mr SHIMIZU pour les forces de Police .et les BUJUTSU suivants :
- Ju Jutsu et Taijutsu ( intimement liés ) au moins 1500 ans .
- Sumo au moins 1500 ans .
- Hojojutsu ou Nawajutsu : Art de la corde ou de lier son adversaire 1580-1600 pour l'enseignement mais ses préceptes sont bien sur plus anciens
- Naginatajutsu : 12ème siècle ( art de la hallebarde ou NAGINATA )
- Sojutsu : 12 ème siècle ( art de la lance ou YARI )et les BUDO suivants :
- Aikibudo : 1930 ( première mouture de l'aikido )
- Aikido : 1930 à 1960
- Judo : 1882
- Karaté : Très ancien codification vers 1922 ( karaté - do )
II .IAIDO & IAIJUTSU
1.Introduction :
Comme indiqué précédemment , il existe des notions quelques peu différentes entre les deux IAI .
Je m'efforcerai dans un premier temps de présenter les deux dans leurs éléments caractéristiques , tels qu'on peut
les rencontrer dans des ouvrages , sur le net ou tout simplement dans les cours décernés dans un dojo .
Enfin , en guise de conclusion à ce chapitre sur les Arts Martiaux du sabre , hors-mis le glossaire typiquement lié au BUDO , je vous soumettrez mes propres réflexions sur la pratique du IAI tel que je l'ai appréhendé au cours de mes années d'études passées ( et qui se poursuivent toujours ) .
2. Le Iaido :
Littéralement : "I" : être - "AI" : Union ou unité -"DO" : Voie ou chemin l'ensemble donnant : " VOIE DE L'UNITE ( UNION ) DE L'ETRE " .
Je préfère personnellement le terme "UNITE" qui traduit mieux le caractère personnel du IAI .Calligraphie :
Définition du BUDO : c'est " l'art de couper ou trancher en dégainant le sabre " .
Là aussi , je préfère le terme " Trancher " qui convient mieux à l"ergonomie du sabre japonais , " Nihonto " , sabre courbe , arme de taille par excellence .
Petit aparté à ce stade :
Certains de mes amis pas spécialement versés dans les arts martiaux m'ont posé la question : C'est quoi la différence entre battodo et iaido ?
N'étant pas un expert de battodo , je leur ai donné une réponse dont je demande ici confirmation à des spécialistes , si certains ( j'espère qu'il y en aura ) lisent ces quelques lignes .Si j'en crois les définitions lues ci et là , le Battodo serait l'art du dégainement suivant certaines sources et l'art de la coupe suivant d'autres. Suivant ce que j'ai pu en voir , l'art de la coupe me parait évident . Son réalisme dans ce domaine fait faire pâle figure au IAIDO .
L'art de dégainer , je suppose que cela est vrai , tant il faut le pratiquer avant de couper .Le Iaido lui est , et ça j'en suis certain , comme je l'ai dit plus haut l'art de trancher en dégainant le sabre .
Alors certes le IAIDO n'est pas aussi abouti que le BATTODO en apparence car on ne tranche pas . Effectivement les séances de coupes au IAIDO
deviennent des séances de Tameshigiri et c'est ce terme qui porte le nom d'art de la coupe pour la majeure partie des Iaidoka .
( il faut d'ailleurs ajouter que l'on considère dans la plupart des dojos ( et dans les recommandations des fédérations de tutelle ) que la coupe ne doit s'effectuer qu'à un stade avancé c'est-à-dire de 3ème dan pour les plus " libérés " au 5ème dan pour les respectueux de ces mêmes recommandations ) .Le BATTODO plus complet que le IAIDO alors ? Plus abouti c'est sur , mais pas plus complet !
Qu'est-ce-qui fait que le IAIDO existe en plus du BATTODO ?
Et bien , pour moi , et c'est le fait même de l'existence de ces deux activités , cela tient à l'éxécution des mouvements .
Le BATTODO , pour moi , se décompose en trois mouvements pour tuer ( pour simplifier ) : Dégainement , Armement du sabre , Coupe suivant l'angle choisi . Autrement dit en langage technique : NUKITSUKE , KURIKABURI (ou KIRI KABUTE ) , KIRITSUKE ( en quelques coupes que vous souhaitiez ) .
Le IAIDO , se décompose en deux mouvements : Dégainement et Coupe ( suivant l'angle d'attaque désiré ) : Deux actions , NUKITSUKE et KIRITSUKE dans le même mouvement , c'est-à-dire , le NUKI UCHI , cette fonction qui a créé l'organe en quelque sorte , c'est-à-dire le type d'attaque qui engendra le port du sabre long , soit le KATANA , dans la ceinture tranchant vers le haut .Si mon explication n'est pas la bonne , c'est que le BATTODO remplit aussi ce role. Alors dans ce cas , pourquoi le IAIDO existe-t-il ?
C'est la seule différence justifiant à mes yeux l'existence de ces deux arts .Une remarque encore , il est assez rare en IAIDO , en tout cas selon mon expérience , que lors de séance de Tameshigiri , les Iaidokas éxécutent le nuki uchi sur les paillons ou bambous ; en général , ils dégainent tranquillement , se présentent , se concentrent , arment et tranchent .
Ce qui traduit bien une certaine " frilosité " du IAIDO par rapport au BATTODO .
et Quid du Ken - Jutsu/Do ?
C'est assez simple en fait : " KEN " , c'est le maniement du sabre sorti du fourreau .
Décrivons maintenant plus en détails , le contenu du IAIDO :Le IAIDO consiste en un ensemble de techniques d'escrime ( car ne l'oublions pas , à la source , IAIDO et BATTODO , sont des parties du KENJUTSU , l'escrime complète pratiquée par les samourais ) éxécutées à l'aide du sabre long , DAITO , symbolisé de nos jours par le KATANA .
L'ensemble de ces techniques ou " WAZA" consistent en des attaques , parades , ripostes ou contre-attaques qui prennent différentes formes ou "KATA" .
La plupart de ces atttaques se finissent par des frappes létales , la lame étant ensuite essorée de son sang ( virtuel ) et rengainée .
Le IAIDO base son enseignement davantage sur le caractère spirituel du combat au sabre , le IAIJUTSU , comme nous le verrons plus tard , base lui son enseignement davantage sur le réalisme martial ou plutot de nos jours sur la stratégie .Ses Origines :
Le IAI tout court est réputé être né lors de l'époque troublée du SENGOKU JIDAI ou " ère des pays en guerre " , période de guerre civile , opposant le nord et le sud , et qui s'étala de 1467 à 1568 selon la majorité des avis ( à titre indicatif la fameuse guerre de Sécession américaine ne dura que de 1861 à 1865 !!! ).
C'est à cette époque que se propagea , depuis on ne s'est quelle origine précise , le NUKI UCHI , c'est-à-dire , l'action de dégainer et trancher dans un seul mouvement , qui révolutionna l'art du combat au sabre . Celui-ci se porta dorénavant dans le OBI , tranchant vers le haut .
La paternité du IAI a été attribué à Hayashizaki Jinsuke Shigenobu qui le premier semble l'avoir codifié au XVI ème siècle . Natif de Sagami vers 1549 , il aurait porté plusieurs noms : Hayashisaki, Shinmei Muso, Shin Muso, Shigenobu. Il existe de nombreuses variations dans la biographie de Shigenobu et il est difficile, parmi tous ces récits, d’établir une certitude. Mais on peut dire qu’ils ont pour point commun de désigner Shigenobu comme celui qui est à l’origine des différents styles de Iaido . Parmi ses héritiers, on compte Tamiya Heibei Narimasa (style Tamiya), Katayama Hoki Morinaga Yasu (style Hoki). Le sanctuaire du Iai Hayashizaki se trouve à Murayama .
Miyamoto Musashi , le plus célèbre des samourai japonais , créa une koryu nommée tout d'abord Niken Ryu (École des deux sabres), puis Niten Ryu (École des deux cieux) puis Niten Ichi Ryu (École des deux Cieux comme une Terre), mais ayant un style hors du commun (utilisation simultanée de deux sabres, l'un court, l'autre long) et peu d'audience auprès de l'empereur . Son apport tant technique que stratégique ( positionnement lors d'attaques multiples, prise en compte du terrain, de l'environnement, des conditions météo ) fut considérable pour les kendoka et iaidoka modernes .
La survivance de son style est assurée par une lignée de maîtres qui descendent directement des disciples de Musashi. Cette école est la Hyoho Niten Ichi Ryu (Première École des Deux Cieux). Le hyoho (stratégie) est un enseignement capital dans son école. Elle est dirigée aujourd'hui par le 11e successeur de Miyamoto Musashi, Iwami soke .
Les katas enseignés par les koryu répertorient les gestes et situations courantes de combat. Leur pratique permet un apprentissage conduisant à une fluidité des mouvements et une réponse rapide dans ces situations de combat.
Les deux koryu qui recensent le plus d’élèves dans le monde sont Muso Jikiden Eishin Ryu et Muso Shinden Ryu. Comme la très grande majorité des écoles d’iai, elles sont issues de Hayashizaki Ryu, style proposé par le fondateur qui s'est ensuite subdivisé en de multiples koryu.
Bien qu'issues d'une seule et même ryu (école), les deux enseignements se sont séparés en 1936 .Le IAIDO moderne :
La fédération japonaise de kendo (Zen Nippon Kendo Renmei, dite ZNKR) propose une série de douze katas (formes) nommée zen ken ren iai ou seitei iai.
À l'origine, les dirigeants des différentes koryu (traditions martiales japonaises) souhaitaient faire en sorte que leur cadres acquièrent une certaine pluridisciplinarité.
Cette série de kata, provenant de plusieurs koryu, devait permettre - c'était presque un passage obligé à partir de 5e dan...- aux pratiquants de haut niveau d'avoir un aperçu du Iai .Aujourd'hui, cette série offre aux pratiquants de kendo et aux débutants dans l' iaido un ensemble cohérent donnant un aperçu des techniques d’iai sans pour autant s'engager dans une ryu (école). Il s'agit de révéler un " panorama" des katas anciens.
Pour certains puristes, elle est considérée comme un pot-au-feu où tous les goûts se mélangent. Sur la longue durée, les katas d'origine différente et conçus avec des ambitions différentes perdraient leurs qualités distinctives et de leur richesse plurielle. Il deviendrait difficile de retrouver l'esprit originel qui fait que chaque kata vit pour celui qui tient le sabre.
Comportant à sa création en 1968 sept katas issus essentiellement des koryu Muso Shinden Ryu et Muso Jikiden Eishin Ryu, la série s'est enrichie en 1980 de trois formes supplémentaires, puis en 2001 de deux nouvelles. Cette série permet la rencontre des koryu autour d'un style qui, pour artificiel et contemporain qu'il soit, est commun à de nombreux pratiquants. Elle offre également la possibilité de passages de grades fédéraux, qui sont les seuls actuellement reconnus par l’International Kendo Federation (IKF) et les ministères nationaux appropriés, comme Jeunesse et Sports en France.
Que faut-il pour pratiquer le IAIDO ?
D'abord , une arme .
Quand on commence , un sabre de bois , avec ou sans garde est nécessaire et indispensable : le BOKKEN .
Généralement en provenance d'asie , le plus souvent en chêne , il est taillé pour faire apparaitre certaines parties du KATANA ( notamment le SHINOGI ) .
La garde est-elle indispensable ?
En plastique , il y a ses inconditionnels qui insistent pour que les élèves en utilisent une afin de parfaire le positionnement des mains ( te no uchi ou Tsuka no nigiri kata ) . Cependant , je pense personnellement que la position des mains par rapport à la garde ne constitue pas le point le plus important , mais plutot la position des mains dans leur entièreté sur la Tsuka , toujours matérialisée sur un BOKEN .
Alors faite selon votre choix et ce que vous trouvez à acheter .
Ensuite , on passera au IAITO . Il ne faudra pas l ' acheter à la légère , cette " arme " vous accompagnera une bonne partie de votre vie
de pratiquant ( normalement) .
De préférence , choisir une arme un peu plus couteuse mais de qualité et si possible assez plaisante .
A mon avis , un iaito coute au minimum 400 euros et me semble raisonnable jusqu'à 600-700 euros . Après , si vous en avez les moyens et si vous craquez pour un modèle particulier , allez-y mais je pense que techniquement , cela ne se justifie pas .
Si vous achetez au JAPON , il peut y avoir une certaine attente , et faites attention aux frais douaniers , toujours possibles . Il est préférable d'avoir atteint l'age adulte et terminé sa croissance car le IAITO doit correspondre à votre taille ou plutot votre envergure tel le KATANA , puisqu'il en est la très fidèle réplique : Sa taille , son poids , sa forme , ses composants , tout concorde à vous permettre de vous entrainer au mieux pour l'avenir . Pour définir sa longueur , il faut que le sabre tenu vers le bas , bras tendu mais très légèrement incliné , ( pas pendant le long du corps ) , à un angle environ de 15 à 25 ° par rapport à la verticale , présente son extrêmité juste au dessus du sol mais sans le toucher .
ATTENTION , NE JAMAIS S'ENTRAINER AVEC UN KATANA DE DECORATION . LE RISQUE DE LA BLESSURE MUSCULAIRE PLUS PRECISEMMENT TENDINEUX , EQUIVALENT D'UN TENNIS ELBOW ARRIVERA TRES VITE MEME SI VOUS ETES D'UNE FORCE EXCEPTIONNELLE .
UN KATANA DE DECO PESE 2 A 3 FOIS LE POIDS D'UN SABRE NORMAL ( 2 à 3 kgs ) .Le présent chapitre s'adressant surtout aux néophytes , je ne parlerai pas ici du KATANA tranchant vendu chez des occidentaux ou des chinois et encore moins d'un SHINKEN japonais car telle la valeur , la connerie n'attend pas le nombre des années . Un débutant avec un sabre tranchant , ça tient du fait divers , pas de la pratique d'un art martial .
Pour l'utilisation d'un sabre tranchant à fortiori s'il s'agit d'un SHINKEN , il faudra et il vaudra mieux attendre quelque temps . Ce n'est pas moi qui vous conseillerez sur la période , cela dépend seulement de vous , de votre aptitude et de votre sagesse ...ou de votre folie !
Quant au choix du sabre véritable , c'est plus une question de moyens , de réelle envie , de sensations en bref c'est très personnel .
L'utilisation d'un sabre tranchant fera l'objet de commentaires plus bas dans ce chapitre . Comme je l'ai indiqué avant , l'usage d'un sabre tranchant au IAIDO est en général l'apanage de pratiquants d'un niveau déjà évolué et n'intéresse pas les lecteurs à ce stade .
La tenue :
La tenue générale comprend principalement :
Les Zori , sandales en paille de riz , otées dans le dojo , le Hakama , sorte de jupe-culotte que l'on considére comme pantalon ( ça fait plus mâle ),
une veste de iaido , appelée théoriquement Iaidogi ou Gi ( ou quelquefois keikogi comme au judo par exemple ) , le OBI , la ceinture typique du IAI , plus large que dans les autres sports et ce , pour le maintien du sabre .
On peut porter sous le hakama , un pantalon de keikogi , on peut porter sur ou à la place du GI , en général au cours de cérémonie , une veste
" blasonnée " , portant donc des emblèmes , ou " MON " liés au pratiquant et à son courant , nommée Monsuki ( c'est logique ) , on peut également porter des chaussettes nommées Tabi .Les couleurs rencontrées pour les tenues sont blanc , bleu ou noir ( totalement indépendantes de toute notion de grade ).
Ce qui suit est plus " personnel " :
On peut aussi porter un Zekken , qui est une pièce de tissu arborant un message lié à l'école , au dojo, ou carrément le nom de l'école ou du dojo .
On peut , bien que cela soit plutot une coquetterie , porter un foulard noué nommé Tenugui , celui-ci étant plus volontiers destiné au Kendo ,
où il est porté sous le masque .
Quelquefois , pris par le folklore , j'ai honte de l'avouer , puisque je commet cet acte régulièrement , on peut porter un turban , comme celui porté par les samourai aux combats ( et accessoirement certains aviateurs kamikaze durant la seconde guerre mondiale ) portant lui aussi un message
ou arborant un motif , nommé Hachimaki .
Pour rentrer plus avant en détail , je vous propose de regarder les photographies jointes pour identifier les divers éléments précités .
Je vous propose également de vous référez aux croquis que j'ai récupérés sur le net ( on les trouve très souvent dans de nombreux sites )
concernant ces points particuliers : le port du HAKAMA et le port du Tenugi .Concernant l'habillement , voici l'ordre d'enfilement des diférents vêtements liés au IAI :
1-La veste ou IAIDOGI
2-La ceinture ou OBI très large , très longue , enroulée sur plusieurs tours et bien serrée
3-Le pantalon ou Hakama suivant la pose décrite , lui également bien serré
4-Les Zori ( les tabi mieux vaut les mettre avant quand vous avez un peu plus de latitude de mouvement )Le port du Katana s'effectue sous l'ensemble des ceintures , le Wakizashi lorsqu'il est également porté est enfilé dans des plis différents de ceux
dévolus au Katana.Je reviendrai sur le Hakama qui demeure le vêtement le plus spécifique de l'activité :
Ce vetement est porté depuis au moins 720 après JC , sa structure a une signification particulière :Il comporte deux plis à l'arrière : ceux-ci dérivent du verset d'un mythe japonais :
ils représentent les deux dieux de la guerre , TAKE MIZAZUCHI NO KAMI et FUTSU NUSHI NO KAMI , qui travaillèrent main dans la main
avec le dieu du Soleil AMATERASU O MIKAMI , le plus important des dieux , pour unifier et gérer la nation ( le JAPON ) sans recourir aux armes .
le petit dosseret , situé au creux des reins , nommé KOSHI ITA , représente lui le dieu Soleil qui les a réunit , puisqu'il rassemble les deux plis .
L'ensemble représente le concept d'harmonie ou WA .A l'avant , le Hakama présente 5 plis qui sont autant de principes actifs que doit posséder une personne :
- Jin : Affection et le nom du pli : Jin
- Gi : Vertu et le nom du pli : Gi
- Rei : Courtoisie et le nom du pli : Rei
- Chi : Sagesse et le nom du pli : Chugi
- Shin : Sincérité et le nom du pli : Yukiles deux plis de derrière portent eux aussi une signification :
- Chu : Loyauté et le nom du pli : Makoto
- Koh : Piété et le nom du pli : Meiyo
Après avoir porté les vêtements , il faut les enlever et ..... les replier : Je vous laisse suivre les croquis joints concernant le pliage du Hakama .
Bon courage !!!
Vous êtes bien parti alors .... continuez et refaite le noeud du SAGEO ( voir photo jointe ) , le cordon de votre sabre que vous avez dénoué pour l'entrainement ....
Nous avons parlé précédemment de l'origine du IAI , nous allons maintenant revenir en arrière et évoquer l'histoire et l'évolution du IAI .Reprenons notre IAI avec son créateur Hayashizaki Jinsuke Shigenobu . Celui-ci enseigna son art codifié jusqu'à 70 ans ,
environ 1612 donc . Son disciple , TAMIYA HEIBEE SHIGEMASA crée dans la foulée " TAMIYA RYU " . Son style eut la faveur des shogun puisque NAGIMASA , un de ses descendants , enseigne le IAI à IEYASU TOKUGAWA .
Rien de notable dans la généalogie jusqu'à la 7ème génération de TAMIYA et le dénommé HASEGAWA CHIKARASUKE HIDENOBU . Celui-ci développe le style "HASEGAWA EISHIN RYU " . La 9 ème Génération vers 1688 , OMORI RUKKOTAI MORIMASA , créa son propre style : " OMORI RYU " . Ce style est basé sur Eishin Ryu mais également sur le kenjutsu du Shinkage Ryu ( école YAGYU ) et sur les "Seiza" de l'étiquette " OGASAHARA RYU " .
Ces styles Ryu ( Ryuha ) sont regroupés sous le nom d'écoles anciennes Koryu . Après une quasi disparition à l'ère Meiji suite à l'interdiction du port du sabre , le IAI s'est redéveloppé grace à l'un des derniers grands enseignants de IAI de l'ère Meiji, NAKAYAMA HAKUDO (1873 - 1958 ) .
Ce grand sabreur , après avoir étudié EISHIN RYU , créa MUSO SHINDEN RYU en 1933 , et développa son école non seulement au JAPON , mais également dans le monde entier .
Cette renaissance du IAI , est attribuable à deux facteurs essentiels principaux :
- les anciens maitres du IAI de l'époque Meiji comprirent que celui-ci disparaitrait si les écoles ne s'ouvraient pas à un large public ,
- les fondateurs du kendo moderne ( 1952 ) ne souhaitèrent pas voir le kendo se dénaturer en un sport exclusivement . Le shinai ( le sabre
en bambou utilisé pour le kendo ) devait rester un sabre et non devenir un baton. Autrement dit , il fallait coute que coute que le kendo demeure le maniement du sabre nu .La ZNKR ( Zen Nippon Kendo Renmei ) , fédération japonaise de kendo a " codifié " le IAIDO en une base commune " SEITEI IAI " ( ou IAI ZNKR ) formé de 12 kata inspirés des divers koryu pour permettre une internationalisation du iaido .
Pour la rédaction de ces kata , la ZNKR a fait appel aux koryu les plus célèbres . Ainsi , les maitres suivants furent de l'élaboration de ces kata en 1968 :
- Danzaki Tomoaki, 9e Dan Hanshi, Muso Shinden Ryu
- Yamatsuta Jukichi, 9e Dan Hanshi, Muso Shinden Ryu
- Yamamoto Harusuke, 9e Dan Hanshi, Muso Jikiden Eishin Ryu
- Masaoka Kazumi, 9e Dan Hanshi, Muso Jikiden Eishin Ryu
- Muto Shuzo, 9e Dan Hanshi, Hasegawa Eishin Ryu
- Kamimoto Eichi, 9e Dan Hanshi, Hasegawa Eishin Ryu
- Yoshizawa Ikki, 9e Dan Hanshi, Hoki Ryu
- Tsumaki Seirin, 8e Dan Kyoshi, Tamiya Ryu
- Suetsugo Tomezo 8e Dan Kyoshi, Muso Shinden Ryu
- Nukada Hisashi, 8e Dan Kyoshi, Muso Shinden Ryu
- Ohmura Tadaji, 8e Dan Kyoshi, Muso Shinden Ryu
- Sawayama Shuzo 8e Dan Kiyoshi, Hoki Ryu .Pour la révision en 1980 , on trouvait :
- Danzaki Tomoaki, 9e Dan Hanshi, Muso Shinden Ryu
- Kamimoto Eichi, 9e Dan Hanshi, Muso Shinden Ryu
- Hashimoto Masatake, 9e Dan Hanshi, Muso Jikiden Eishin Ryu
- Wada Hachiro, 8e Dan Hanshi, Muso Shinden Ryu
- Mitani Yoshisato, 8e Dan Hanshi, Muso Jikiden Eishin Ryu
- Sawayama Shuzo, 8e Dan Hanshi, Hoki RyuCes 12 katas , sont minutieusement décrits dans des documents officiels de la ZNKR et régulièrement mis à jour ( ex : les kata longtemps au nombre de 10 , sont passés à 12 en avril 2001 ) . L'étude du SEITEI IAI est indispensable pour les examens de passage des grades .
Pour ces examens , il est demandé 3 des 5 kata , les deux derniers sont laissés au choix du candidat et doivent provenir de sa koryu personnelle :
des imposés et un programme libre en quelque sorte ( voir plus bas dans ce chapitre pour les examens ) .Un mot sur les Koryu : Si l'histoire , grace au développement international , tourne surtout autour de MUSO SHINDEN RYU , il demeure néanmoins encore aujourd'hui un assez grand nombre de koryu .
Les plus structurés sont hors mis la précité MUSO SHINDEN , EISHIN RYU et TAMIYA RYU .
Si ces koryu regroupent en général plusieurs dizaines de kata ,cependant ils sont tous généralement regroupés en 3 familles :
- SHODEN : débutants : on dit que pour SHODEN , on recherche d'abord l'efficacité
- CHUDEN : confirmés : De la même façon que précédemment , en CHUDEN on recherche l'élégance .
- OKUDEN : experts : Et enfin en OKUDEN , on recherche l'équilibre ( entre les 2 précédents s'entend )L'ENVIRONNEMENT CLASSIQUE DU IAI :
On pratique dans un "Dojo" , la salle d'entrainement . Les différentes épreuves où l'on peut voir du IAI sont les suivantes : des démonstrations ou " Enbu " et des compétitions " Shiai " .
L'un des points primordiaux du IAIDO est l' Etiquette ou REISHIKI ( aussi appelée REIGI ) . Cette définition a été emprunté à la FEI et je l' en remercie :
" Extrait du livre N. Tamura : « AIKIDO – étiquette et transmission » :
« REI se traduit simplement par salut. Mais il englobe également les notions de politesse, courtoisie, hiérarchie, respect, gratitude. REIGI (l’étiquette) est l’expression du respect mutuel à l’intérieur de la société. On peut aussi le comprendre comme le moyen de connaître sa position vis à vis de l’autre. On peut donc dire que c’est le moyen de prendre conscience de sa position.Le caractère REI est composé de 2 éléments : SHIMESU et YUTAKA .
SHIMESU : l’esprit divin descendu habité l’autel
YUTAKA : la montagne et le vase sacrificiel de bois qui contient la nourriture : deux épis de riz, le récipient débordant de nourriture, l’abondance.Ces deux éléments réunis donnent l’idée d’un autel abondamment pourvu d’offrandes de nourriture, devant lequel on attend la descente du divin… la célébration.
GI : l’homme et l’ordre. Désigne ce qui est ordre et qui constitue un modèle.REIGI est donc à l’origine ce qui gouverne la célébration du sacré. Il est probable que ce sens se soit ensuite étendu aux relations humaines lorsqu’il a fallu instaurer le cérémonial qui régissait les relations hiérarchiques entre les hommes. »
Ce bref rappel pour démontrer que le cérémonial tient une place essentielle dans la progression et qu’il constitue la base de ce qu’il convient d’appeler la Voie Martiale (BUDO).
Le salut au sabre de la tradition MUSO SHINDEN répond à une étiquette très précise qui lui est propre et qu’il convient d’enseigner au pratiquant dès le début de son apprentissage.
Autre extrait , emprunté au site de la fédération française de KENDO et des disciplines associées dont le IAIDO :" L'étiquette : plus que dans tous les autres arts martiaux, l'étiquette ( Reigi ) joue un rôle très important dans le Iaido où elle est particulièrement élaborée, tatillonne et ponctuée d'un grand nombre de marques de respect ( au sabre , au dojo, etc... )
Le sabre avait pour les Bushi un pouvoir redoutable.
C'est une arme extrêmement dangereuse qui peut tuer et à laquelle le Bushi confiait sa vie.
Il n'est donc pas surprenant que son emploi et son maniement soit entourés de marques de respect. Ces marques de respect sont en partie inhérentes à la culture traditionnelle japonaise. Elles viennent aussi du sabre lui-même. Son utilisation au combat peut amener au dernier échelon de la sauvagerie.
L'étiquette est un moyen de revenir à l'humanité. C'est sans doute pour cette raison que les entraînements dans les arts martiaux japonais et notamment dans le Kendo et le Iaido commencent et se terminent par des saluts.
Enfin le tranchant redoutable du Katana fait qu'il est aisé de se blesser en le manipulant (contrairement aux armes blanches occidentales moins dangereuses pour leur propriétaire). L'étiquette est alors un moyen d'appliquer de façon automatique un certain nombre de consignes de sécurité."Présentation : " SA-HO to REI-HO : Préparation et Etiquette
Voici une énumération des termes de ces diverses composantes :
TEITO : Porter le sabre ( dans le obi ) : debout , en marchant
HAIREI : Salut au Dojo et/ou au fondateur de l'école : debout
SHIREI: Salut à l'instructeur : assis
TOREI : Salut au sabre : assis et debout
TAITO : Porter le sabre ( au sens de mettre ou d'enfiler dans le obi ) : assis , après le salut .
TACHI REI : Salut à des partenaires par exemple : debout
DATTO: Retirer le sabre ( depuis le obi avant un salut par exemple ) : assis .
Je ne détaillerai pas plus avant l'étiquette . Ceux qui pratiquent(ront) dans des dojos voient ( verrons ) leur professeur la leur enseigner .
Pour les autres , la plupart des ouvrages retracent les divers saluts constituant l'étiquette .
Les Grades et Degrés :
Les Kyu : dix niveaux : du dixième au premier , leurs noms par ordre sont les suivants :
le dixième : Jukyu puis kukyu , hachikyu , nanakyu , rokyu , gokyu , yonkyu , sankyu , nikyu , ikkyu le premier . ( remarque : certains dojos omettent les 4 premiers kyu qui sont il est vrai anecdotiques dans leur contenu pur, mais qui demeurent source de motivation pour ceux qui les passent notamment s'il s'agit d'enfants ) .
Les Dan : 8 niveaux : du premier au huitième , leurs noms par ordre sont les suivants :
le premier : shodan puis nidan , sandan , yondan , godan , rokudan , nanadan et enfin Hachidan , le huitième et ultime .
Parallèlement à cela , certains degrés existent : ils sanctionnement les capacités pédagogiques , les connaissances historiques et les capacités à arbitrer , leurs noms sont les suivants :
Renshi : Disciple avancé de l'école.
Kyoshi : Instructeur de l'école.
Hanshi : Maître d'armes de l'école.
Shihan : Grand maître de l'école (dans la plupart des écoles le titre de shihan ne peut être obtenu qu'à partir du 8e Dan).
Il faut escompter 5 ans pour couvrir les 10 kyu .
Les dans s'obtiennent en cumulant les années / au grade inférieur :
+1 ceinture noire SHODAN HO ( sans dan ) , ( on emploi aussi le terme de MUDANSHA )
+0,5 an pour être SHODAN ( et avoir au moins 15 ans ) ,
+2 ans pour être NIDAN ( et avoir au moins 18 ans ) ,
+3 ans pour être SANDAN
+3 ans pour être YONDAN
+4 ans pour être GODAN
+5 ans pour être ROKUDAN
NANADAN avoir au moins 20 ans de pratique théorique .
HACHIDAN
Les examens : Ils s'effectuent généralement par groupe de 4 . 5 Kata sont présentés : 3 choisis et imposés par le jury , 2 laissés au choix du candidat .
Le nombre d'examinateurs et leurs grades varient en fonction des grades passés .
PS : les koryu d'antan ( et encore certaines en IAIJUTSU aujourd'hui encore ) délivraient un certificat d'aptitude nommé " MENKYO " .Le sabre factice , le " IAITO " littéralement " sabre pour le IAI " aussi appelé MOGI-TO est généralement utilisé et préconisé jusqu'au 5ème dan .
LES CONCEPTS " PHILOSOPHIQUES " DU IAIDO :
Vous trouverez ci-après , un peu pêle-mêle , une série de concepts " philosophiques " , réels et bien souvent fondamentaux , que vous serez amené à rencontrer et " pratiquer " dans cet art .
Voici ces quelques concepts empruntés en divers endroits :
- DAI KYO SOKU KEI : Grand, Fort, Rapide, Régulier.
- ENZAN NO METSUKE : Regard sur des lointaines montagnes.
- FUDOSHIN : Ce terme peut-être traduit diversement: par : sans arrière-pensées, sans idées arrêtées, sans contraintes. L’esprit libre, non entravé par la pensée consciente, pour percevoir toutes les choses. Il a été mieux décrit par des maîtres éclairés tel que Yagyu Munenori et des
maîtres de Zen tel que Takuan Soho. Il y a aussi une relation avec Shi Shin. Cet état se rapproche de l'esprit qui est libre pour percevoir toutes choses, et qui n'est pas entravé en étant retenu par des pensées conscientes (Fushin).
- FUKAKU : C'est une caractéristique du caractère, de l'attitude du Budoka expérimenté. Elle se développe au cours des années d'entraînements rigoureux. Elle est impossible à décrire, mais avec l'expérience, elle devient reconnaissable au sein des autres connaissances acquises.
- FUSHIN : L'esprit arrêté : Quand il est entravé par la peur, le doute ou , distrait par des réflexions logiques et conceptuelles (intellectualisation), l'esprit n'est pas libre de répondre aux circonstances imprévues.
- JO HA KYU : Il se représente le rythme dans la préparation, le développement et la conclusion d'une action.
- KASSO TEKI : Adversaire imaginaire
- KI : Il est à la base de tous les arts martiaux car il exprime concentration et libération de l’énergie de l’individu. Dans la pratique, on localise le Ki dans le Hara ( le bas-ventre ) . Il associe énergie, intellect et sentiment. C’est à la fois la parcelle d’énergie cosmique qui se trouve inhérente à chaque existence et qui lui donne sa personnalité. On peut avoir un KI fort : Tsuyo-Ki , ou faible : Yowa-Ki.
- KIGURAI : L'allure, le comportement, le maintien. La supériorité qui vient avec la connaissance de l'utilisation du sabre. Mais ce
n'est pas de l'arrogance. C'est la caractéristique qui empêcherait, en dernier lieu, des agresseurs potentiels plein d'audace de porter une attaque.
C'est la force provenant de la confiance en soi , la capacité surnaturelle de deviner les intentions d'un adversaire.
- KI KEN TAI ICHI : L'esprit, le sabre et le corps ne font qu'un.
- KIRYOKU : Forte détermination, ou Réserve d'énergie spirituelle utilisée pour soutenir le corps après que les limites physiques (endurance) aient été dépassées. Quand l'attaque est caractérisée par un Ki Ken Taï Ichi, un Jo Ha Kyu et un Seme et, que le sabreur démontre un Kiguraï et un Fudoshin, il y aura une telle impression de ne pouvoir arrêter cette attaque que l'ennemi ne pourra pas résister. C'est Kiryoku.
- KOIGUCHI NO KIRI GATA : Manière de " couper " la « bouche de carpe ». C'est la technique " d'ouvrir " la
Saya ; c'est-à-dire, débloquer le sabre du fourreau, en dégageant le Habaki. Cela concerne la vitesse des mains arrivant à la Tsuba et à la Tsuka, la
position et la façon de pousser la Tsuba avec le pouce, d'une manière discrète, et en glissant la main gauche sur la Saya, avant de commencer à dégainer.
- KOKORO :
Il n'y a pas un mot unique en Français pour ce terme. Il est souvent traduit comme Esprit, Coeur, et même Honneur. C'est l'attitude de franchise et d'honnêté qui enseigne Confiance et Respect.
- MA : C'est la distance dans le temps et dans l'espace. Elle est essentielle dans les combats. En Kendo / Iaido, Ma se réfère habituellement à la distance temporelle, alors que Ma-ai est utilisé pour les distances spatiales.
- MAKOTO : Ma : Vérité - Koto : Conduite
Sincérité, loyauté, authenticité. Dans la tradition japonaise, ce terme signifie la pureté de coeur dans les actes. C'est un principe essentiel dans notre pratique et dans notre comportement quotidien.
- MERI HARI : Modulation entre doux et fort. C'est la dynamique dans un geste. Il s'agit de l'alternance de relâchement et de mise en puissance. Par exemple, lorsque vous armez le sabre au-dessus de la tête, vous n'avez pas besoin de serrer de toute vos forces la poignée avec vos mains, sinon vous créez une contraction dans les épaules et ralentissez votre geste. Par contre, vous avez besoin de mettre toute la puissance dans vos mains (davantage dans la main gauche) pour lancer le Kissaki vers l'adversaire et pour réaliser une coupe puissante.... Pour ensuite relâcher la pression dans vos mains lorsque le sabre est arrêté à bonne hauteur.
- RIAI : Signification ou, Logique. Ce qui veut dire, la compréhension de ce que vous vous efforcez de faire. Pour la plupart, c'est Kasso Teki, cela n'inclut pas seulement l'ennemi en train d'être couper, mais les obstacles à éviter, la position des autres personnes proches qui ne sont pas impliquées et, tous les autres points spécifiques déterminés par la forme.
- SATSU JIN KEN / KATSU JIN KEN :
Quand le sabre est destructeur, c'est « Le sabre de prise de vie » - Satsu Jin Ken. Sans utiliser la violence et avec calme, c'est « Le sabre du don de la vie » - Katsu Jin Ken.
- SAYA NO UCHI NO KACHI : La victoire dans la Saya. C'est l'ultime objectif du sabreur, obtenir la victoire sans dégainer.
- SEI TO DO : Sang-froid et mouvement.
- SEME : Poussée, ou plus exactement pression. La sensation de contenir l'adversaire, ou de le maintenir à terre. En contrôlant les mouvements du corps et du sabre avec une sensation de repousser ou de le presser vers le bas, l'adversaire peut être mieux maîtrisé en l'empêchant de prendre la situation à son avantage, tout en réduisant les ouvertures ( Suki ) dans lesquelles il pourrait attaquer.
Cette notion doit rester présente du début à la fin de chaque kata. Cela génère l’idée que pour gagner, il faut déstabiliser l’adversaire avant la coupe. Pour y parvenir : un corps droit , solide , le Hara tendu en poussant le ventre vers le bas, les bras souples, les hanches fortes et redressées vers l’adversaire : Il faut " construire " sa position avec le Kigurai.
- SHU HA RI : Les trois étapes dans le développement complet du sabreur :
Shu : L'étape de l'apprentissage au cours de laquelle les élèves suivent en détail les instructions des professeurs sans se poser de questions.
Ha : Etape au cours de laquelle l'élève expérimenté regarde plus loin les concepts et enseignements de son Senseï, en vue d'ordonner ce qui a été appris et, d'étendre ses connaissances. A ce stade, il est possible d'enseigner à des élèves qui sont encore dans la section Shu.
Ri : Etape existante quand la compréhension est suffisante pour pouvoir enseigner seul comme un professeur compétent dans sa technique.
Ces trois étapes sont considérablement imbriquées, particulièrement les deux premières.
Dans le système actuel des grades, le Renshi se rapproche de l'étape de transition du Shu au Ha, le Kyoshi de Ha à Ri, et le Hanshi étant Ri.
Pour reprendre une image donnée par un Sensei : l'homme est à l'image de la pierre destinée à la sculpture : - Ebauche - Forme - Polissage.
- TACHI KAZE : Le vent du sabre. Le vent du sabre est le son produit par le sabre lorsqu'il coupe. Quand la lame est correctement dirigée et la force correctement placée, l'amplitude maximale du bruit du sabre indiquera où commence réellement la coupe de l'adversaire.
- TAI CHI TAI BUN : Entendre avec votre corps, penser avec votre corps (à l'opposé de vos oreilles et de votre cerveau). Ce qui veut dire, que se fier aux organes des sens pour percevoir les informations est superficiel et, aussi que de penser intellectuellement à la technique est sans pertinence. L'étude du sabre devra être sentie et absorbée par tout le corps et apprise par l'expérience de la pratique et de la vie. Durant un examen, on ne pense plus, le corps agit instinctivement, et c'est notre coeur (Kokoro) que nous montrons au travers de notre pratique.
- ZANSHIN : Il est souvent traduit comme Conscience, mais ce n'est pas tout à fait juste. La conscience des menaces éventuelles, des dangers potentiels, etc..., de ce qui est autour de soi, en est une partie. Il est plus en rapport avec l'état d'esprit après une action. Il est caractérisé par
le Kamae ou le Shisei, par le Seme, par la projection du Ki et la continuité du souffle (Kiaï) après une coupe.LES SEITEI KATA IAIDO :
Position de départ en Seiza (assis (à la japonaise)) : ( BUNKAI : application du Kata )
IPPON ME : Maé : Coupes horizontale et verticale : Bunkai : 1 adversaire devant
NIHON ME : Ushiro : Pivot et coupes horizontale et verticale : Bunkai : 1 adversaire derrière
SANBON ME : Uké Nagashi : Protection et déflexion ( parade ) avec son sabre d'une attaque adverse et coupe diagonale : Bunkai : 1 adversaire sur le côté gauchePosition de départ en Taté Hiza (à genoux, le droit relevé) :
YONHON ME : Tsuka Até : Atémi avec la tsuka, pique derrière et coupe devant: Bunkai : 2 adversaires
Position de départ debout en Tachi Waza (debout) :
GOHON ME : Késa Giri : Coupes diagonales au corps de bas en haut et de haut en bas : Bunkai : 1 adversaire devant
ROPPON ME : Moroté Tsuki : Coupe diagonale à la tête et pique, coupes verticales derrière et devant : Bunkai : 3 adversaires
NANAHON ME : Sanpô Giri : Coupe diagonale à la tête à droite, coupes verticales à gauche et devant : Bunkai : 3 adversaires en 3 directions
HAPPON ME : Ganmen Até : Atémi au visage, pique derrière et coupe verticale devant : Bunkai : 2 adversaires devant / derrière
KYUHON ME : Soété Tsuki : Pivot et coupe diagonale au corps et pique : Bunkai : 1 adversaire à gauche
JUPPON ME : Shihô Giri : Atémi au poignet , pique derrière, coupes verticales devant, derrière et devant : Bunkai : 4 adversaires en étoileCes katas formèrent les 10 katas constituants la liste officielle en 1980 .
JU-IPPON ME : Sô Giri : Menace, déflexion d'une attaque, 3 coupes diagonales à la tête et au corps, coupe horizontale et verticales : Bunkai : plusieurs adversaires en ligne
JU-NIHON ME : Nuki Uchi : Esquive avec recul et riposte avec coupe verticale : Bunkai : 1 adversaire devant .Les deux derniers kata sont ceux qui furent ajoutés au début des années 2000 .
Ensuite le pratiquant se perfectionne par l'étude de l'école traditionnelle .
LA PRINCIPALE ECOLE ETUDIEE EN IAIDO : MUSO SHINDEN RYUHistoire de l'école ( d'après la FEI : fédération européenne de IAIDO affiliée à MUSO SHINDEN RYU ) :
"Le fondateur de ce que l'on appelle aujourd'hui Muso Shinden Ryu s'appelait Hojo Jinsuke Shigenobu ou encore Hayashizaki Jinsuke Shigenobu.
Les faits et actes de sa vie sont assez mal connus et son histoire assortit souvent à la légende. Nous savons cependant qu'il naquit dans la province de Sagami (Soshu) vers le milieu du 16e siècle. Il s'installa plus tard, dit-on, dans la province de Mutsu au nord du Japon.
On sait mal actuellement à quel degré de perfection il parvint dans son art mais on sait qu'il étudia intensivement l'art du sabre, approximativement de 1596 à 1601. Par la suite, il mit au point une série de technique de Iaï qu'il appela Batto-Jutsu et qui prirent, selon les époques, différents noms: Junpaku den, Hayashizaki Ryu, Shin Muso Hayashizaki Ryu, Shigenobu Ryu, etc. Nous savons également qu'il fit une tournée au Japon à la mode Musha-Shugyo et que c'est durant cette période qu'il attira un grand nombre de disciples.
Les techniques exactes qu'il enseignait nous restent aussi obscures que sa propre vie mais on s'accorde le plus souvent à penser qu'elles étaient relativement simples, pratiques et très adaptées au combat. On dit aussi qu'il fit, à l'âge de 73 ans, en 1616, une deuxième tournée à travers le Japon au cours de laquelle on perdit sa trace.
Sous son influence de nombreuses écoles de Iaï prirent naissance. Après sa mort, la tradition du Shin Muso Hayashizaki Ryu fut perpétuée par Tamiya Taira-no Hyoe Narimasa qui, dit-on, fut le professeur de Tokugawa Ieyasu, Hidetada et Iemitsu. Ce fait contribua très certainement à la popularité de ce style. Nagano Murakusai Kinro, 3e Sokei, succéda à Tamiya Narimasa puis Numo Gumbei Mitsushige, 4eme Sokei, Arikawa Shozaemon Munetsugu, 5eme Sokei, Manno Danuemon Nobusada, 6eme Sokei.
Le 7eme Sokei fut Hasegawa Chikara-no-Suke Hidenobu (Eishin). Il étudia Hayashizaki Ryu sous la direction de NobuSada, à Edo, durant la période Kyoho (1716-1735) et fut très réputé pour sa maîtrise dans l'art du sabre. Il fit évoluer de nombreuses techniques et mit au point, dit-on , l'art de dégainer une arme dont le tranchant est tourné vers le haut. De retour dans sa province, il donna à son style le nom de Muso Jikiden Eishin Ryu. Il s'y est conservé jusqu'à nos jours. Le 9eme Sokei, Hayashi Rokudayu Narimasa, était le vassal de Yamanouchi Toyamasa, 4e Hanshu, gouverneur de province. Il étudia, durant son séjour à Edo, le Eishin Ryu sous la direction de Arai Seitatsu, 8eme Sokei et suivit simultanément l'école Shinkage Ryu sous la direction de Omori Rokuro Saemon Masamitsu.
Ce dernier avait mis au point une méthode de Iaï se pratiquant dans la position seiza (assis). Il l'enseigna à Hayashi Morimasa qui, plus tard, l'intégra dans le Muso Jikiden Eishin Ryu. C'est ce que nous appelons aujourd'hui Shoden Omori Ryu.
Après l'enseignement du 11eme Sokei, un schisme se développa, qui donna naissance à deux branches: Shimomura-ha et Tanimura-ha. Le 10eme Sokei du Shimomura-ha fut Nakayama Hakudo Sensei. Il étudia Muso Jikiden Eishin Ryu, dans la province de Tosa, sous la direction de Hosokawa Yoshimasa, 15eme Soke (Shimomura-ha) et sous celle de Morimoto Tokumi, 17eme Sokei (Tanimura-ha). En 1933, il donna à son enseignement le nom de Muso Shinden Ryu Batto-Jutsu, école dont la popularité ne fit que croître grâce à ses efforts perpétuels et au travail de ses disciples."
Attention , l'histoire de MUSO SHINDEN comporte une part de " conditionnel " et vraisemblablement , comme c'était courant à une certaine époque , une part de légende. ( Voir la vie de Miyamoto Musashi , souvent embellie par la légende et que d'ailleurs de nombreuses écoles anciennes ne manquent pas de souligner .... ).
Cependant depuis le 9ème sokei , il semble que l'on puisse se fier à la totalité de l'histoire .
Les Kata de MUSO SHINDEN RYU : ( voir transcriptions FEI en fin de chapitre )
OMORI RYU (Shoden) : le deuxième nom fait allusion au kata de la même série dans l'école MUSO JIKIDEN EISHIN RYU
La première partie de Muso Shinden Ryu, fut crée par Masamitsu Omori au 18ème siècle .C'est la partie la moins ancienne. A l'exception du 10ème Kata qui commence debout, tous les autres commencent en position Seiza.
Shohato, Premier : ou MAE : BUNKAI : frappe devant
Uto, A Droite : ou MIGI : BUNKAI : frappe à droite
Sato, A Gauche : ou HIDARI : BUNKAI : frappe à gauche
Atarito, Derrière : ou USHIRO : BUNKAI : frappe en se retournant
In-Yo-Shin-Tai, Principes opposés : ou YAEGAKI : BUNKAI : en avançant et en reculant Rq: les 2 appellations évoquent le fait que ce kata comprend 2 parties opposées mais complémentaires ( YIN & YANG , corps et esprit)
Ryuto, Bloquer et faire glisser la frappe : ou UKENAGASHI : BUNKAI : parer en faisant " glisser " le sabre de l'adversaire .
Junto, L’assistant lors du Seppuku : ou KAISHAKU : BUNKAI : frappe dans " l'ordre " ( assistant )
Gyakuto, Frappe à l’envers (évoque la parade du début) : ou TSUKEKOMI ou OIGIRI : BUNKAI : " tirer avantage " c'est-à-dire poursuivre et frapper
- Remarque : l'appellation standard fait allusion à la première parade où l'on recule , alors que les appellations plus anciennes insistent sur la contre-attaque qui suit la parade .
Seichuto, Frappe semi redressée (évoque la forme du nuki tsuke) : ou TSUKIKAGE
- Remarque : L'appellation standard évoque la position semi-redressée lors de la frappe , alors que l'appellation ancienne évoque l'image formée par le sabre avec la lune du 22-23 ème jour , au moment de la frappe .
Koranto, Frappe du tigre : ou OIKAZE : vent favorable
- Remarque : L'appellation standard évoque le déplacement qui s'inspire de la marche du tigre à l'affut . L'appellation ancienne s'attache à la vitesse d'éxécution sur un adversaire qui recule et s'enfuit .
Gyakute In-Yo-Shin-Tai : ou IN YO SHINTAI KAEWAZA : BUNKAI : parade à genoux avec sabre inversé .
Bato, Dégainer et frapper : ou NUKI UCHIHASEGAWA EISHIN RYU : La seconde partie de Muso Shinden Ryu, a été créé par Eishin Hidenobu au milieu du 18ème siècle qui a servi le Shogun Nagoya Tokugawa. Les Kata commencent dans la position Tatehiza, position utilisée par les Samurai pour rester éveiller lors des gardes. Seul le dernier Kata commence dans la position Seiza.
Dans cette série les kata portent le même nom que dans EISHIN RYU ( sauf le dernier pour lequel le nom " EISHIN " est indiqué ) pour cause puisqu'ils sont l'oeuvre du fondateur du courant EISHIN .
(Chuden)
Yoko gumo, Nuages Horizontaux : évoque la frappe initiale
Tora Issoku, Un pas de Tigre, envelopper le tibia : évoque sans doute le recul initial .
Inazuma, Coup de foudre (éclair) : évoque peut-etre la vitesse de l'attaque initiale .
Uki gumo, Nuages Flottants
Yamaorashi, Vent (ou tempête) soufflant de la montagne (évoque l'atemi sur la main de l'adversaire) : évoque la première frappe de haut en bas sur la tsuka de l'adversaire .
Iwanami, Roche et vague (ressac de la vague sur le rocher) : évoque la frappe de la pointe qui remonte légèrement .
Uroko gaeshi, Renversement des écailles (évoque peut être le déplacement d'un quart de tour) : simplement synonyme de retournement .
Namigaeshi, Renversement de la vague (évoque peut être le déplacement d'un demi tour)
Taki otoshi, Chute d'eau , cascade (évoque le Tsuki qui descend ou frappe de la pointe sur le sommet du crane de l'adversaire)
Nuki uchi, Attaque Soudaine (proche de Bato) ou MAKKO , "face à face ".A l'origine la partie Okuden n'était enseignée qu'aux meilleurs élèves des écoles de sabre, c'est pourquoi ces techniques étaient secrètes. Okuden est divisé en deux parties les formes assise en Tatehiza et les formes debout, seule la série de Itomagoi qui fait partie des formes debout commence en Seiza.
Les katas de ces deux mêmes séries en MUSU JIKIDEN EISHIN RYU portent les mêmes appellations .
OKUDEN Tachi Waza :
Yukizure, Accompagner (version debout de Tozume). Il y a deux hommes des deux cotés, marchant avec vous.
Tsuredachi ou Ren tatsu, Être emmené (version debout de Towaki). Il y a un homme devant et un derrière.
Somaguri, Attaque Continue. ou GOHOGIRI : " revue générale" : frappe 5 fois
- Remarque : le sens est sans doute celui de " plusieurs frappes ".
Sodome, Arrêts. ou HANASHI UCHI : frappe en dégainant : les deux appellations évoquent la façon de s'arreter et de dégainer puis frapper.
Shinobu, Se dissimuler, coup de sabre de nuit. ou YORU NO TACHI
- Remarque : les caractères utilisés peuvent en fait être traduits par quelque chose comme " homme de foi " mais phonétiquement le sens est sans doute celui de se dissimuler dans l'ombre.
Yukichigai, Attaque de rencontre : se croiser
Sode Surigaeshi, Pousser la foule (Retourner le plis des manches ( clairvoyance )). Vous trouvez votre cible au delà de la foule dans la rue. D'abord dégainez, puis frayez votre voie dans la foule, puis atteignez le et frappez le. ou : KEN NO KOTO.
- Remarque : évoque la façon dont le sabre est tenu , en croisant les bras , au début du kata . En revanche , pas d'interprétation pour l'appellation ancienne .
Moniri, Entrer par la porte. Marchez vers la porte, faite tsuki au premier, puis coupez les autres. ou KAKURESUTE.
Kabezoe, Le long du mur. A côté de l'adversaire il y a un mur empêchant de dégainer le sabre en un mouvement circulaire. ou HITONAKA
Ukenagashi, Parer en laissant glisser le sabre de l’adversaire.ou YURUMI NUKI
Oikakekiri : Poursuivre et tuer
Ryoshi Hikitsure : Emmener de force
- Remarque : ces deux kata ne sont pratiquement plus enseignés , ils correspondent à des situations d'assaut et non de défense , situations non compatibles avec l'image moderne du iai .
Itomagoi Jo ou Ichi Salue avant de partir 1. Tout en saluant, dégainez soudainement votre sabre. ou NUKI UCHI .
- Remarque : bien qu'il fasse partie de la série debout , ce dernier kata se pratique en position seiza .
Itomagoi Chu ou Ni Salue avant de partir 2
Itomagoi Ge ou San Salue avant de partir 3OKUDEN Suwari Waza :
Kasumi, Brume, balayage latéral du sabre. ou : MUKO BARAI
- Remarque : l'aller-retour du sabre évoque une nappe de brouillard.
Sune gakoi, Envelopper le tibia (ressemble à Tora Issoku).: ou TSUKADOME
- Remarque : " SUME " : arreter la tsuka .
Shihogiri, Attaquant des quatre côtés. ou SHISUMI : frappe dans les 4 directions ( ou les 4 coins ) .
Tozume, Gêné par la porte. Il y a deux hommes des deux cotés, assis devant vous. ou MISUMI ( ou les 3 coins ).
Towaki, A côté de la porte. Il y a deux hommes assis devant et un derrière vous. ou MUKOZUME ( obstacle en face ).
Tanashita, sous l'étagère. Vous êtes sous une étagère (sans doute une cache pour les sentinelles dans les châteaux), rampez dehors, puis frappez.
Ryozume, semblable à Tanashita, obstacles de part et d'autre. Mais piquez d'abord puis frappez .
Torabashiri, Déplacement du tigre. Se lever et courir vers l'avant, frappez puis courez vers l'arrière, frappez encore une fois. Déplacement à petits pas qui évoque la marche du tigre
REMARQUE : Haya Nuki : Cette forme permet d’enchaîner les 10 Kata de Hasegawa Eishin Ryu. Pour réussir cette entraînement, le kata Iwanami (Roppon me) est placé entre Inazuma (Sanbon me) et Uki Gumo Yohon me). Cet exercice développe l’endurance, les techniques doivent être exécutées correctement.
TAMIYA SHINKEN RYU :
Le Tamiya-ryu Iaïjutsu a été créé au 17ème siècle par Tamiya Gon’emon Muneshige. Son origine remonte à Hayashizaki Jinsuke, créateur du Iaïdo. L’enseignement comporte actuellement environ 70 techniques en position assise et debout.
En voici quelques unes :
Partie I : OMOTE NO MAKI :
Seiza :
1.Inazuma
2.Oshinuki
3.Yokemi
4.Mawarikakari
5.Mune no Katana
6.Tsukahazushi
7.Tsukitome
8.ShiranamiTachiwaza :
9.Nigemi
10.Oitachi
11.ChôjôPartie II : KORAN NO MAKI :
Tachiwaza :
1.Tô Gô Setsu (Katana Ai Giri)
2.Mizu Kagami
3.Mojiri Tachi
4.Sa Tetsu
5.U Tetsu
6.Fuji San ( Mont Fuji )
7.Matsu Kaze
8.Yo ArashiSuwariwaza :
1.Inten Giri
2.Yôten Giri
3.Tsuki Kage no Tachi
4.Hi Chô
5.Myô I
6.Mura Kumo
ENTRAINEMENT : METHODES ET PRECEPTES DE TRAVAIL :- Le travail individuel : - TANDOKU RENSHU :
Les rudiments : S'habiller correctement, positionner son sabre, se comporter (Shisei) avec tous les principes liés à l'étiquette (Reishiki ).
Parallèlement, on aborde des aspects plus techniques : Positionnement du corps , rythme , l'ensemble travaillé par le biais d'exercices
nommés " suburi ".
Parmi ces "utilitaires" , on y rencontre : les déplacements du corps ( taï sabaki ), la garde fondamentale ( kamae ) et la relation avec les coupes
( hasuji ), les différents dégainements ( nuki waza ), les variantes dans les coupes ( uchi waza ), le " controle de l'adversaire ( seme ), les pas et les directions des coupes ( happo giri ), sans oublier la tenue du sabre et plus précisément le controle des mains " KIME " .
Tous ces exercises, ont pour objectif non seulement la formation à la technique mais aussi à la construction musculaire du corps.
Chacune de ces actions obligatoires permet une progression de l'étudiant , ces exercices constituant la base de l'art .
Après cette instruction initiatique de base, le travail s'oriente vers la pratique. Shohatto, premier kata mais quasi fondamental de l'étude, ce kata contient l'essence même de la pratique. Ce mouvement est constitué de quatre étapes :
- Nuki Tsuke : le dégainement suivi de la première action de coupe ou parade : c'est le moment où le sabre sort du fourreau.
Ce mouvement sous-entend 3 actions : KOIGUCHI NO KIRIGATA ( prédégainement ( il en existe surtout 3 basiques ) ) , SAYA BIKI et NUKI proprement dit .
- Kiri Tsuke : la ou les coupes principales , le sabre est hors du fourreau , avec le KIME en fonction des axes de coupes travaillés .
- Chiburi ou Chiburui : geste(s) simple(s) qui débarrasse la lame du sang qui est censé s'être déposé dans la coupe ( réalité d'un duel ); Il en existe de nombreuses variantes .
- Noto : fin du combat, rengainement du sabre.- Le travail à deux : - SOTAI RENSHU :
La seconde étape qu'il convient d'assimiler est le travail avec un adversaire ( partenaire d'entrainement ) ou plusieurs. Le kata est le principal centre du travail du Iaï, cependant il est des éléments importants qui seront ingérés par la pratique avec un adversaire. Ce travail avec partenaire(s), apporte la compréhension et démontre le sens du mouvement vu dans la pratique individuelle. Le kata n'est pas toujours intégralement possible dans l'exercice à deux.
Notion :
Un élément très important est la notion d'espace et de temps ( Ma - aï ) . Le terme que je préfère pour définir cet élément est " sphère vitale " .
Le danger est représenté par " l'ennemi " entrant dans cet espace .
Les débutants doivent absolument assimiler cette notion qui constitue le point de départ de leur action à savoir le prédégainement , synonyme du
début des velléités entre deux adversaires . Cette sphère est propre à chaque personne et on la détermine où on la considère telle que " l'ennemi " y entre lorsqu'il franchit le cercle défini par la tenue du sabre bras tendu .Cette notion d'espace est définissable par différentes phases de compréhension :
-TO - MA : La " grande distance ": l'instant de la provocation, dans ce moment tout est possible, la sécurité est encore présente .
- CHU ou NAKA - MA : l'espace se restreint, il faut mettre en place les éléments techniques qui assureront le déroulement de l'action finale.
- CHIKA -MA : l'engagement est là, tout est en ordre parfait ; la confrontation avec l'adversaire est inévitable.
- UCHI - MA : l'instant final, la distance et le temps se confondent pour se solder par l'éxécution parfaite de la technique.
Le travail à deux apporte une notion d'ensemble, AWASE : littéralement " lié avec ou ensemble ".
Si l'on établit un parallèle avec le chapitre précédent concernant le IAIDO bien des choses sont en commun .
Littéralement : "I" : être - "AI" : Union ou unité - " JUTSU" : Art ( moyen , technique ) . C'est l'art classique du IAI , cela veut tout dire .
Calligraphie :
Evidemment le contenu pratique du IAIJUTSU ne varie pas de celui du IAIDO puisque ce contenu est celui du IAI .
Par contre , si j'ai souligné plus haut le réalisme du BATTODO vis à vis du IAIDO , il n'en est pas de même lorsqu'il s'agit du IAIJUTSU .
Car celui-ci intègre bien dans son cursus , la notion de coupe , de Tameshigiri , aussi le BATTODO ou plutot le BATTOJUTSU pour parler d'égal à égal en terme de budo constituent les deux composantes légèrement différentes dans leurs interprétations de leur art d'origine , le KENJUTSU .Dans son enseignement , le IAIJUTSU ne varie pas du IAIDO dans ses fondamentaux ou KIHON : les mouvements de base , les contraintes
du corps , du rythme restent constants .Points plus spécifiques au IAIJUTSU :
Il existe cependant davantage de points sur lesquels l'accent est mis : L'adversaire , qui est omniprésent à l'esprit du combattant .
Certaines notions plus martiales sont exacerbées : Zanshin , Seme , Metsuke , le regard ou la vision, quelle qu'elle soit , la respiration , le KI et surtout la stratégie , toujours à l'esprit . Ses notions qui paraissent plus violentes , disons le mot , guerrières , ne le sont pas pour autant ; dans le IAIJUTSU d'aujourd'hui , le point principal est mis sur le non sabre , le HEIHO KADENSHO si cher à YAGYU MUNENORI . Selon le proverbe
" prévenir c'est guérir " . Pour savoir éviter le conflit , il faut être capable d'imposer une impression de puissance , de force , dans la lignée des armes dissuasives modernes . C'est dans l'absolu un des kihon du IAIJUTSU .
Un autre point est important dans la pratique et semble davantage enseigné dans le IAIJUTSU , c'est la méditation " MOKUSO " , utile et nécessaire , à fortiori dans notre monde moderne et occidental . Utile après l'entrainement pour faire le vide et faire retomber tension et " (saine) excitation" liée au travail mais aussi se rasséréner et profiter de ses waza et de leur éxécution . Nécessaire avant les exercices pour faire le vide et abstraction de ces soucis " extrabudo ", il est indispensable de se présenter pour éxécuter les waza avec le maximum de capacités physiques et psychologiques .
Les origines du IAIJUTSU :
Dans l'absolu , c'est la même origine fondamentale que le IAIDO . Cependant , plusieurs écoles de IAIJUTSU existaient avant la " création " du IAIDO par SHIGENOBU ( au XVIème siècle ) .
Notamment :
14e siècle (1301–1400) :
Chujo-ryu : Le fondateur de la tradition Chujo Ryu ( kenjutsu ) fut Chujo Nagahide. On ignore les dates exactes de sa naissance et de sa mort. On s'accorde cependant à penser que son école fut fondée entre 1390 et 1430. ( voir généalogie en fin de paragraphe )
Hozan-ryu : Fondée par Tsutsumi Hozan (Tsutsumi Yamashiro no kami Hozan), la date de cette création est incertaine . La majorité des avis concordent pour une date fin 1300 ou début 1400.
Kukishin-ryu : est un art martial transmis dans la famille de Kumano Betto, descendant du clan Fujiwara et servant la Cour du Nord.
Nen-ryu : est une école traditionnelle d'arts martiaux fondée en 1368 par le samourai Soma Shiro Yoshimoto , qui s'était établi dans l'actuel NAGANO ou il compta 14 étudiants seulement jusqu'à sa mort .15e siècle (1401–1500) :
Kage-ryu (Aizu) : Le fondateur de la tradition Kage ryu ( battojutsu ) fut Aizu Hyuga no Kami Iko (1452-1538). Son école , Aizu Kage ryu , donna également naissance à différents styles :
- Shinkage ryu de Ise-no-kami Nobutsuna (env. 1520-1577) fondée vers 1500 ( kenjutsu )
- Yagyu Shinkage Ryu (issu de Yagyu Shinkage ryu) : fondée par YAGYU MUNEYOSHI ( 1527-1606 ) son fils était YAGYU MUNENORI : Muneyoshi était un samourai de la province de YAMATO dont la famille avait été vaincue par le clan TSUTSUI . Il entra alors au service de MATSUNAGA . Plus tard il devint un vassal de ODA NOBUNAGA et TOYOTOMI HIDEYOSHI. Son talent d'escrimeur attira le regard de IEYASU TOKUGAWA , qui le nomma instructeur de sa famille . Il est particulièrement connu pour avoir rencontré le fameux sabreur Kamiizumi Nobutsuna en 1563 .
- Shinkan ryu de Oku à partir des enseignements de Yagyû Gorôemon, fils de Yagyû Muneyoshi . Le principal formateur fut Takahisa Masabito Kanetsugu de Sendai. Alors qu'il n'était qu'un Musha shugyô, il rencontra Yagyû Munenori et devint son élève à la Yagyû Shinkage-Ryû. Il reçut le MENKYO KAIDEN de l'école puis rentra à Sendai ou il créa la Nouvelle Yagyû Shingan-ryû.
- Hikita Kage ryu de Hikita Bungo Kagekane (1573-1592): Type: Kenjutsu Fondée par: Hikita Kagekane (1573 – 1592) vers fin 1500.
- Okuyama ryu de Okuyama Magojiro (1525-1602) : Type: Kenjutsu Fondée par: Okuyama Magojiro vers 1580 .
- Kashima Shinto Ryu : Type: Kenjutsu, Battojutsu,de Tsukahara Bokuden ( 1490-1571), qui fut profondément marqué par la tradition Kage ryu, puisque Bokuden fut élève de Ise-no-kami Nobutsuna.
Le fondateur de la dernière tradition fut, dit-on, un moine Zen du nom de Jion. Son école donna aussi naissance à différents styles et occupa une place assez importante au sein de l'histoire de l'escrime japonaise
-Kashima-Shinryu : Type: Kenjutsu vers 1450
(voir généalogie en fin de paragraphe ) .
Tenshin Shoden Katori Shinto-Ryu : Le Tenshin Shoden Katori Shinto Ryu est la tradition du IAI considérée la plus ancienne du Japon.
L’origine, le développement et les techniques martiales sont consignés sur des rouleaux de papier, les "makimono". En 1447 l’école fut fondée par Iizasa ‘Choisai’ Ienao, tout près du temple de Katori. Depuis 1960 la tradition du Tenshin Shoden Katori Shinto Ryu est classée monument national japonais. ( voir généalogie en fin de paragraphe ) .16e siècle (1501–1600 et+) :
- Araki-Ryu : ( kenjutsu ) Fondée par : Araki Mujinsai Minamoto no Hidenawa vers 1573 . Araki Hidenawa s'entraina sous les écoles suivantes : Yagyu Shinkage Ryu, Muso Jikiden Eishin Ryu, et d'autres.
- Taisha Ryu : de Marume Kurando (1540-l629) :Type: Kenjutsu : Fondée par : Marume Kurando Nagayoshi vers 1610 . Marume Kurando étudia sous ShinKage Ryu sous l'égide de Kamiizumi Nobutsuna et fonda Taisha Ryu.
- Jigen Ryu : Type : Kenjutsu Fondée par : Togo Shigekura (1563 – 1643) vers fin 1500 ou début 1600 . Jigen Ryu est reconnu comme représentant du Kenjutu de SATSUMA . L'un des plus fameux élèves de ce style était Saigo Takamori (1827-1877) qui se révolta sur l'ile de KYUSHU contre les décrets de l'Empereur Meiji abolissant les privilèges des samourai .
Ce courant a comme concept unique " vous devez tuer votre ennemi du premier coup " .
- Kashima Shinden Jikishinkage-Ryu : Type : Kenjutsu : Fondée par : Yamada Heizaemon vers 1560 .Yamada Heiazaemon appris le style Jikishin Seito Ryu de Takahashi Danjozaemon puis fonda Jikishin Kage Ryu. Cette école est connue utilisant un shinai depuis sa création .
- Kashima-Shinryu : Type: Kenjutsu vers 1450
- Maniwa Nen-Ryu : Type : Kenjutsu : Fondée par: Soma Shiro Yoshimoto vers 1368 . Maniwa Nen Ryu est plus connue pour sa technique d'arret des flèches avec le sabre .
- Takenouchi-Ryu : kenjutsu, iaijutsu : Fondée par: Takenouchi Nakatsukasadaiyû Hisamori en 1532 .
- Tatsumi-Ryu : Type : Kenjutsu, Bottojutsu : Fondée par : Tatsumi Sankyo vers Eisho (1504-1520).
- Katayama Hoki Ryu : Iaijutsu, Kenjutsu : Fondée en 1532 par: Katayama Hoki No Kami Fujiwara No Hisayasu (1574-1650 )
- Mugai Ryu : aussi appelée : Mugai Jikiden Kenpo or Mugai Ryu Iaihyodo : Type: Iaijutsu, Kenjutsu : Fondateur: Tsuji Gettan Mugai Sukeshige vers 1695
- Suio Ryu : Battojutsu : Fondateur: Mima Yoichizaemon Kagenobu vers 1615 .La tenue , les armes , le comportement , l'étiquette , mise à part quelques variations dans les formes qui vous seront présentées dans votre cursus , les principes de base sont inchangés entre les deux formes de IAI .
De même , les concepts philosophiques constituent une même base, les contenus des entrainements peuvent variés sur la forme , le fond étant axé sur les mêmes schémas directeurs , les points spécifiques au IAIJUTSU ayant été précisés ci-avant .Il existe une variation cependant dans les grades :
Si certaines écoles plutot proches du IAIDO que de l' IAIJUTSU ont conservé les grades présentés plus-haut dans ce chapitre , les véritables Koryu , celles qui ont conservée la tradition en ont conservé aussi les " récompenses " :
Le système actuel des grades diffère du système des grades japonais ancestraux. Il n'y en avait alors que très peu.
Mukyu : littéralement : "Sans grade". Débutant.
Deshi : disciple, élève de l'école.
Uchi Deshi : disciple vivant à l'intérieur de l' école, voire de la maison du Maître. Un uchi deshi participe souvent activement à l'entretien du dojo.
Renshi : élève avancé.
Senpai (se prononce sempai): Elève le plus avancé de l'école. Il donne les ordres de salut.
Mudansha : sans grade.
Yudansha : porteur de grade (ceinture noire 1er Dan).
Joshu : autre nom d'un assistant
Kyoshi : instructeur de l'école, assistant du maître.
Hanshi : maître d'armes de l'école.
Shihan : grand maître de l'école.
Les grades / diplômes traditionnels : exemple de la TENSHIN SHODEN KATORI SHINTO RYU
Kirikami : équivalent 1er( shoden )-2ième Dan ( chuden ).
Mokuroku : équivalent de 3-4-5 ème Dan. Diplôme indiquant la connaissance du catalogue des techniques de l'école.
3 stades existent : dans l'ordre croissant : SHO-MOKUROKU ou SHODEN ( 3 dan) , GO-MOKUROKU ou CHUDEN ( 4 dan)
Menkyo : littéralement diplome ou licence trad: qui a l'autorisation d'enseigner. A partir de 5ième Dan.
MENKYO SHODEN (5/6 dan) , MENKYO CHUDEN (6/7 dan) , MENKYO OKUDEN (7/8 dan )
MENKYO KAIDEN : diplôme très rare décerné aux maîtres connaissant l'ensemble de l'enseignement de l'école, y compris les enseignements secrets.( 8ème dan et +)
GOKUI KAIDEN : diplome d'accès à l'enseignement ( pas avant 42 ans )Certaines écoles présentent moins de grades et se limite aux suivants ( avec un réajustement des valeurs ) :
OKUIRI : OKU ( secret ) IRI ( entrer ) : niveau de l'élève suffisamment important pour lui divulguer les grands secrets .4/5 ème dan
SHO-MOKUROKU (5/6 dan)
GO-MOKUROKU (6/7 dan)
MENKYO ( 7/8 dan )
MENKYO KAIDEN ( 8ème dan et +)
4. LE TAMESHIGIRI : Les coupes au Iaïdo
Technique :
- Kataté nuki uchi : coupes à une main :
Yoko guruma
Kiri otoshi
Kesa giri migi
Kesa giri hidari
Gyaku kesa giri
Tsuki- Moroté nuki uchi:coupes à deux mains :
Kiri otoshi
Kesa giri migi
Kesa giri hidari
Yoko guruma
Gyaku kesa giri
TsukiLa dernière étape du parcours de l'élève sera la coupe avec une vraie lame. Cet ultime travail nous donne la possibilité d' appliquer et de corriger toutes les données fondamentales emmagasinées au cours de l'étude et d'utiliser son potentiel physique de façon correcte ( inspiration - expiration ( Kokyu - Rokyu ) . Vu le coût d'acquisition d'une vraie lame, cette pratique engage l'élève à un comportement digne de la discipline, au respect
strict des régles et de la sécurité. Les séances de coupe, sont des occasions exceptionnelles pour parfaire le travail sur soi-même . Prendre une garde et couper jusqu'à terminer net dans une autre position de garde et recommencer.
Montrer le plus grand contrôle de son corps et de son action en éxécutant le minimum pour réaliser la bonne coupe. ( arrêt de la lame juste à la sortie de la cible) . En ce cas vous montrerez une parfaite maîtrise de votre force, et de votre arme . Ceci est très difficile à réaliser.
Ne jamais oublier que l'intérêt de la coupe se résume à couper soi-même son propre égo !!!
TAMESHI GIRI : les Facteurs d'efficacité d'une lame
Les facteurs d'efficacité tiennent d'abord à la maitrise de l'expert dans l'art du Tameshigiri ainsi que les des qualités propres de la lame. Le premier facteur concerne tout d'abord la vitesse de la lame lors de sa prise de contact avec la cible, celle-ci est le résultat, d'une part de la stabilité du corps joint à une parfaite décontraction des bras et des épaules et à un équilibre parfait au niveau des hanches , base d'origine du IAI ( Iai goshi ) .
La tenue du sabre doit être aussi parfaite, ainsi la lame ne doit pas vriller à l'impact, une coupe en virgule est moins efficace qu'une coupe rectiligne.
Généralement, on conseille d'excécuter un mouvement de torsion sur la poignée du katana : SHIBORI ( essorer un linge ). Ce mouvement aide à pousser la coupe en contractant ses muscles afin d'avoir la " force nécessaire ", évite à la lame de vriller, et maintient la coupe droite.
L'angle de coupe n'est pas identique suivant les matériaux, le bambou s'attaque à 45° tandis que la paille de riz peut se couper de + ou - 45° à 90°.
Les bras n'ont qu'une force limitée. L'art de la coupe fait usage de la hanche ( mouvement d'inertie ) et du déplacement du corps pour appuyer le coup. La lame subit une accélération très importante dont le maximum a lieu au point d'impact. La coupe doit être appuyée par une énergie physique et mentale ( KIME ).Le second facteur d'efficacité réside dans la qualité de la lame : paramètre très important. Le Katana traditionnel est affuté comme un rasoir, car sa structure double, générée par une trempe sélective, lui permet d'obtenir une très forte dureté.
Le véritable secret du sabre japonais est l'affutage. Ce dernier commence à l'arête de la lame et englobe tout le biseau de celle-ci. L'angle ainsi réalisé est d'environ une dizaine de degrés.Les Axes de Coupe : ( voir les croquis annexés ci-après )
Les coupes sont réalisées selon le " style des coupes dans les huit directions " ( Happo giri ) . Sur un cadran solaire, les coupes sont répertoriées comme suit:
12H coupe verticale de haut en bas, à 6H coupe verticale de bas en haut ( pratiquement irréalisable )
2H coupe oblique de haut en bas et de doite à gauche, 10H même coupe mais de gauche à droite
3H coupe latérale de droite à gauche, 9H même coupe mais de gauche à droite.
4H coupe oblique de bas en haut, de droite à gauche, 8H même coupe mais de gauche à droite.
Ces coupes sont classées par ordre de difficulté de réalisation:
Les coupes faciles sont les coupes de haut en bas , en oblique de gauche à droite ( kesa giri ) et verticale ( kiri otoshi/ kiri oroshi ) : le mouvement du corps est naturel dans son déplacement.
Les coupes moyennement difficiles sont les coupes latérales ( yoko giri ), et par conséquent les plus difficiles à réaliser sont les coupes obliques ( gyaku kesa giri ) et la verticale de bas en haut ( kiri age ) ( parce que le mouvement n'est pas naturel en soi.
Processus de coupe :
Il n'y a pas de secret dans les coupes, la force doit provenir essentiellement du mouvement de rotation du corps concentré au niveau des hanches. Dans le cas des coupes latérales, le mouvement est renforcé d'une translation du poids qui aide l'action de la hanche.
lors de la coupe, on arme le sabre en retrait ( kiri kabute ) pour emmagasiner l'élan suffisant, puis on coupe la cible ( kiri tsuke ) et l'on reste vigilant (zanshin ) afin d'excécuter une autre coupe dans l'immédiateté face à autre adversaire potentiel . La fin de la coupe est décidée par le geste d'égoutter la lame d'un sang ( virtuel de nos jours ) , nommé chiburi puis d'un rengainement ( nôto ) dans le fourreau ( saya ). Le sabre est
orienté tranchant vers le ciel afin qu'il glisse correctement sur le dos de la lame ( mune ).Anatomie d'une coupe :
Pour un samuraï, la finalité du tameshigiri était l'efficacité au combat. Les techniques portées sur une botte de paille sont transposables à celles portées sur un combattant adverse.
Le Katana est une arme de taille : son but est de provoquer soit une atteinte au système circulatoire ( hémorragie ) soit une destruction d'une
partie du système nerveux ( choc nerveux et perte du contrôle d'une partie du corps ). Un autre style d'atteinte est l'immobilisation de l'adversaire par sectionnement musculaire ou tendineux ( coup de JARNAC en europe ).
De nos jours, pour mieux donner un réalisme à ces techniques, la cible doit être épaisse ( 20 cm ) et avoir une certaine hauteur ( 80 cm ) afin de représenter le tronc d'un être humain. La partie supérieure sera la tête, elle s'attaque par une coupe verticale ( kiri otoshi ou kiri oroshi ) ou obliques ( migi ou hidari kesa giri ). Ces attaques sont portées au niveau de l'occiput et des tempes pour provoquer un choc nerveux. Si la coupe est forte, elle peut ouvrir la boite cranienne et atteindre le cerveau infligeant une paralysie du corps ou la mort instantanée par choc nerveux.
De plus décisives, qualifirons nous les coupes obliques portées au niveau des carotides ( migi et hidari kubi ). Leurs buts sont les artères sous clavières qui entrainent la mort de l'adversaire en moins de dix secondes . Les attaques en milieu de botte correspondent aux attaques des poignets et avant-bras ( migi et hidari kote ). Elles sont faciles en situation de combat et efficaces pour désarmer un adversaire. Autre avantage, elles provoquent le sectionnement des artères cubitale et radiale , ce qui entraine la mort en quelques minutes par hémorragie.
Les dernières coupes obliques et surtout latérales, en base de la botte, représentent les attaques au niveau du ventre et des flancs ( sous les cotes
flottantes par souci d'efficacité ). L'adversaire armant son sabre, découvre cette partie du corps et les flancs offrent une facilité d'atteinte . Par ces coupes ( migi et hidari do ), la première technique va toucher le foie et la seconde la rate, deux organes fortement vulnérables par choc nerveux et hémorragie.COMMENTAIRES PERSONNELS OU ETATS D'AMES D'UN ETERNEL SHUGYOCHA :
Je vais donc inaugurer mes commentaires personnels ( c'est là que je vais me mettre des pratiquants chevronnés à dos mais tant pis ) par le
rapport et la relation entre les deux facettes du IAI .IAIDO et IAIJUTSU pour moi :
Le IAIDO , j'ai d'abord commencé par lui , aussi même si je le secoue un peu , c'est surtout par tendresse .
Il est le démarrage quasi obligatoire à fortiori pour les occidentaux ou plutot pour les occidentaux en occident .
Ses katas , très voisins pour les deux écoles , présentent juste des variantes dans les formes . J'ai lu , par endroit , l'emploi de IAIJUTSU pour ces écoles notamment pour JIKIDEN EISHIN comme par exemple dans l'ouvrage présenté chapitre 13 " Flashing Steele Mastering Eishin Ryu Swordmanship " mais comme sa cousine SHINDEN OMORI , elle semble plus être toutes deux des écoles de IAIDO . D'ailleurs elles émanent toutes deux de SHIGENOBU , à leur racine commune , à qui , l'on attribue la codification du IAIDO précisément .
Les katas donc qui les composent sont des éducatifs indispensables nécessaires à l'acquisition de tous ( ou presque ) les préceptes de base qu'ils soient physiques ou philosophiques , et qui doivent être répétés jusqu'à parfaite maitrise .
Cependant , ils ont leur limite et à un certain stade , le IAIDO se présente comme un ballet où l'on éxécute une chorégraphie avec des adversaires
virtuels mais bien trop rigides et paradoxallement bien trop prévisibles .
Il faut se poser la question : est-il plus important d'éxécuter un mouvement dans le bon tempo , avec les bras bien alignés , les jambes parfaitement
dans le plan adéquat , la respiration , le port de tête , bref le tout de parfaite apparence pour occire un adversaire qui est supposé se trouver
précisement là où vous achevez votre magnifique démonstration , ou anticiper , même de façon plus " désordonnée " avec des adversaires imprévus , que vous parviendrez au définitif à trancher tout aussi bien parce que virtuels eux aussi mais avec beaucoup plus de réalisme ?
Voici ce que je reproche ou plutot regrette dans le DO , cette forme d'inertie , ce manque d'évolution .
Cette notion de modernisme se retrouve davantage dans les école de IAIJUTSU telle que TENSHIN SHODEN KATORI SHINTO RYU .
Malgré son origine plus ancienne que le IAI, façon SHIGENOBU ( au moins 100 ans) , sa nature basée sur l'adversité , même si , poussée par le monde moderne, vers le Heiho "côté face " ou " art de la paix " plutot que " côté pile " ou " art de la guerre " , son respect de la tradition guerrière , sa recherche de la stratégie la conduit à une évolution et une adaptation précisémment à ce monde moderne . Le guerrier doit se fondre dans son environnement ! Perspectives plus réjouissantes car plus évolutives et ajouterai-je épanouissantes que celles proposées en IAIDO.
Autres exemples : Les positions de départ des KATAS .
le IAIDO s'est ouvert au monde si bien qu'aujourd'hui , il parait bien évident que la plus grande majorité des iaidoka est étrangère au JAPON .
Les positions de nombreux kata sont majoritairement seiza voire tatehiza . Il est à noter , d'ailleurs , que ces positions n'étaient pas celles
codifiées à l'origine qui se trouvaient surtout en tatehiza et en tachiwaza . Ce n'est qu'au début de l'ère EDO , ère de pacification en apparence , où l'on redoutait les traquenards et règlements de compte de " salon " , de " cour " ou de couloir , que ces techniques ont été développées et intégrées en seiza .
Cela était somme toute logique pour l'époque mais quid de nos jours ? un réajustement des techniques ne serait-il pas souhaitable ?
A coups surs aujourd'hui , moi occidental , je ne m'asseoirais pas de cette façon , surtout si la situation était dangereuse . Oui , je sais que les puristes me rétorqueront que je blasphème , que c'est la tradition . Mais la tradition à bon dos , car me semble-til , si nous devions combattre assis , cela serait le plus souvent à l'intérieur d'une habitation et , nous ne devrions , dans ce cas , toujours dans le respect des traditions, plus porter que le sabre court, le katana étant resté à la porte ... Justement, là aussi , les katas furent à une certaine époque modifiés pour les adapter au sabre long faisant fi des usages de la vie quotidienne ....
Non décidément , je préfère les katas du " JUTSU " KATORI , en suwariwaza ( accroupi car on se dissimule , normal car totalement stratégique) et tachiwaza plus logiques et en conformité avec la réalité du guerrier .Les ELEMENTS de BASE et donc primordiaux pour moi :
- LA TENUE VESTIMENTAIRE :
La tenue est un point particulièrement important du IAI dès lors que vous formalisez l'entrainement . A savoir , si vous pratiquez dans un dojo classique , c'est à dire affilié à un club ou à un cercle , vous vous devez d'être irréprochable dans celle-ci , à fortiori si vous participez à un rassemblement de combattants .
Par contre si vous passez la majeure partie de votre temps chez vous , revêtir le hakama peut paraitre un peu fastidieux ; L'essentiel étant d'avoir acquis la technique pour le passer et le replier , ensuite , si vous optez souvent pour des entrainement cours ( 1/2 heure ) , certes c'est peu , mais il vaut mieux souvent " peu " que rarement " longtemps " , donc dans ce cas , la veste et le pantalon de keikogi suffisent , voire un bas de survêtement pour travailler certaines actions . Je vous conseille tout de même un jogging assez large, flottant plutot que serré , plus proche de l'aisance d'un hakama . La chose primordiale étant le port de la ceinture , à toujours porter et serrer , pour vous habituer sans arrêt à garder le sabre et bouger dans toute situation , même celles typiquement occidentales comme par exemple s'asseoir sur un banc ou une chaise et réfléchir à comment positionner et se servir de son sabre dans ces circonstances précises.....- L'ETIQUETTE :
Comme pour la tenue vestimentaire ci-avant , elle est impérative . Travailler et répéter les principaux salut ( au sabre , au fondateur de l'école , au maitre , aux collègues et adversaires ) , debout et assis . Plus qu'une question de tradition , c'est une question de respect pour tous ceux qui pratiquent , ont pratiqués et pratiqueront le IAI .
- KIHON : Fondamentaux physiques , techniques et philosophiques :
Les KIHON ou fondamentaux portent effectivement parfaitement leurs noms : Peuvent être regroupés dans cette dénomination , tous les préceptes physiques , techniques et philosophiques qui réunis ensembles contribuent à réaliser un IAI de qualité .
Ces préceptes s'acquièrent progressivement au cours des franchissements de grades et de l'expérimentation . Comme je reviendrai sur les progression de grades plus bas , je me concentrerai plus ici sur l'importance que je confère à ces principaux mouvements et attitudes .Les éléments physiques :
Les pieds d'abord . A leur sujet , je ne suis pas forcément d'accord avec un certain nombre de techniciens qui pronent souvent un déplacement régulier sur des appuis relativement souples mais avec peu de contact avec le sol . Personnellement , m'appuyant ( c'est le cas de le dire ) sur l'expérience des sports de défense comme le Ju Jutsu où l'assise est très importante pour contrer ( avec la jambe arrière notamment ) je considère que dans notre cas , un léger écartement des pieds , pas à la Charlot , ni même à 10h10 mais vers 11h05 , et le plus possible à plat offre une meilleure garantie .
Certes la rapidité est moindre , le contact avec le sol étant plus important , l'intérêt sur un tatami n'est pas notable , par contre , si vous combattez en extérieur , sur des zones un peu plus chahutées , croyez-moi , c'est bien plus efficace .
Les mains ensuite : La souplesse est argumentaire . Tenir la TSUKA . Ne pas serrer , ne pas presser, cela contracte les muscles et étrique les mouvements , limite le temps de réaction .
A l'inverse , les mains ne doivent pas être trop laches , un coup suffirait à en faire tomber le sabre .
Réapprendre et retravailler celui qui est sans doute , le plus faible des 5 sens chez la plupart des humains normalement constitués : le toucher .
Nous réalisons quelquefois des séances de travail avec les yeux bandés ,. Cela dans le but simplement d' essayer d'exacerber nos quatre autres sens : le toucher , vous savez pourquoi , l'odorat , utile pour ressentir la présence de tierce personne , dans le noir notamment , l'ouie également , pour appréhender le rythme de la respiration qui traduit souvent l'état émotionnel de l'adversaire ou pour écouter les pas , le déplacement , le cliquetis du sabre ou autre . Plus délicat est la notion du gout , pourtant , la déglutition traduit souvent l'état d'émotion qui vous habite .
Se bander les yeux , c'est supprimer le sens le plus utilisé à priori dans le IAI , la vue ( chakugan , enzan no metsuke), sens si important mais qui peut quelquefois nous rendre " aveugle " si justement nous ne le maitrisons pas .
Des gens vont peut-être crier à l'extremisme . Mais ici je parle plus de IAIJUTSU , de réalité guerrière . Il faut cependant savoir que nous n'utilisons pas souvent nos armes dans ces exercices mais nous traitons plutot les situations . Quelquefois et quelquefois seulement nous utilisons les bokken sur des scénarios préparés à l'insu du volontaire et toujours sans danger physique .
L'autre considération concernant les mains consiste à se servir de la main gauche en guise de préhension . Prise inversée . Si comme moi , vous êtes gaucher , cela sera un plaisir et une satisfaction énorme . Si vous êtes droitier , cela vous fera mesurer le travail de vos potes gauchers , cela vous entrainera à l'école de MUSASHI , cela aussi pourra vous sauvez la vie quand samourai :) , vous serez blessé à votre main droite et devrez utiliser la main gauche pour vous défendre . Il est bon quelquefois de bousculer la tradition . Nous avons d'ailleurs , moi et quelques compagnons gauchers ," lancé " il y a quelques années , une méthode de combats basés sur des techniques pour gauchers que nous avons nommée : " Iaijutsu Hidarikikido " que l'on pourrait traduire par : " L'art de l'unité de l'être : la voie des gauchers " .Les éléments techniques :
Ceux qui selon moi prédominent , sont et restent sans surprise les principaux mouvements de base du IAI .
Ah! celui-ci fait exception ! l'habillage n'a rien à priori de technique . Cependant , il a une importance primordial , surtout la ceinture qui est indispensable au port du sabre .
Ensuite les autres sont classiques :
Nuki : dégainer mais d'abord , le prédégainement : KOIGUCHI no KIRIKATA : ( les trois façons principales de le faire : pouce dessus , pouce derrière la TSUBA , main complète derrière cette garde) .
Nuki , donc , proprement dit ( avec Saya biki en parallèle ) .
Kiri : suivant les huit axes de coupe ( HAPPO GIRI ) avec la bonne tenue du sabre " Tsuka no nigiri kata" , le mouvement depuis les hanches "Iaigoshi " , la frapppe maitrisée "te no uchi " , le contrôle " KIME "
Chiburi ou chiburui : égouttage du sans virtuel , classique "O chiburi " , court " Eishin chiburi " , inversé voire si vous avez un certain niveau personnalisé .
Noto : le rengainement ou plutot les deux , le simple et l'inversé .J'aime aussi l'éxécution des gardes même si dans l'absolu le IAI ne devrait pas en favoriser l'utilisation ( c'est l'art de trancher en dégainant , en un seul mouvement ! ! )
Mais si toutes les gardes ont leur importance , je préfère les "anachroniques " parce que moins courantes et offrant plus de possibilités d'attaque , telles hasso ou mieux encore waki .
Ne pas oublier le cas particulier de Kokoro no kamae , la posture mentale étroitement liée à la méditation et au zen voire zazen pour les plus enclin , elle est prépondérante pour asseoir votre stabilité de guerrier ( virtuel mais réel ) .
Travailler également l'influence technique de " seme " et " zanshin " est un élément important de la voie de la sagesse .Les concepts philosophiques :
Les points précédents flirtaient déjà de façon très proche avec ses notions de concepts philosophiques , il me faudra donc insister sur les suivants que je considère comme les plus importants même si tous présentent un intérêt effectif dans l'accomplissement du IAI .
J'ai déjà cité précédemment " Zanshin ,Seme , Mokuso , Zen et Zazen " il me reste " Metsuke " la vision à tous les niveaux , " Kokyu- Rokyu " , la respiration , " Maai " , l'espace , " Fudoshin " , l'impassibilité ," Kihaku " , l'intensité , " Shingan " , la conscience lucide ,
" Kime " le contrôle ( notamment des mains ) .Tout doit concourir à nous mener au " Heiho " , art de la guerre et au " Heiho" , art de la paix , en franchissant tous les obstacles qui seront dressés devant nous tout au long de l'apprentissage de Shugyocha .LES GRADES : leurs roles , leurs correspondances et leur intérêt :
Les grades , je pense , ont un aspect typiquement moderne lié à la pratique en grande masse et internationalisée . Certes des distinctions valorisant la progression existaient dans les koryu même anciennes ( voir plus haut ) avec les " okuiri " , " moguroku " et " menkyo " . Mais cela restait des certificats , des diplomes traduisant surtout des étapes plus que des grades à l'aspect militaire . Certains samourai pouvaient être honorés par
ces diplomes mais la plupart d'entre eux , étaient formés et se créaient une réputation sur le tas , beaucoup en suivant un chemin de shugyocha itinérant pour se perfectionner , une sorte de tour du JAPON des compagnons ( d'armes ) comme nos compagnons-artisans . Leurs édifices à eux , c' étaient leurs victoires .
Les grades se sont donc developpés avec les arts martiaux modernes codifiés et cela a fortement contribué à leur développement de par le monde .
Pour les grands maitres japonais , souvent cela n'avait pas plus de sens que ça . MORIHEI UESHIBA , le fondateur de l' aikido , se considérait toujours comme un éternel étudiant y compris à la fin de sa vie . Voici d'ailleurs une anecdote personnelle qui reflète bien cet exemple :
- Je posai un jour la question à mon partenaire à propos de notre " sensei " japonais déjà agé ,70 ans à ce moment là , et sous l'égide duquel nous nous entrainions :
- " A ton avis quelle ceinture a-t-il notre sensei ? il n'en parle jamais .
Réponse de mon camarade :
- " Pose-lui la question , tu verras bien "
Le lendemain , après l'entrainement , nous discutions ensembles quand je m'adressai au maitre :
- " Sensei , s'il vous plait , sans vouloir vous manquer de respect , je voudrais vous poser une question "
- " Vas-y , je t'en prie , si je peux y répondre , je le ferai avec joie "
Je lui demandai donc quelle ceinture il possédait .
Il me regarde dans les yeux , puis les lève au plafond , penche la tête en un semblant de reflexion .
Quelques secondes se passent , puis , baissant de nouveau les yeux vers moi et le plus sérieusement du monde , il me répond :
" Celle qui tient mon pantalon ! " , réponse qui fut suivie d'un grand éclat de rire émanant de mes trois partenaires , qui je le compris alors avaient déjà posé la question et reçu la même réponse par le passé ( j'étais le dernier arrivant à rejoindre le groupe ).
Il faut tout de même préciser que ce glorieux " combattant " pratiquait le IAI à l'ancienne donc totalement Jutsu , mais également le Jo jutsu , le Kyujutsu et le Ju jutsu depuis l'âge de 7 ans , soit depuis plus de 60 ans de vie .
Ceci traduit bien chez les pratiquants de cette génération le peu d'intérêt qu'ils portaient aux grades classiques .Les grades sont pour moi surtout faits pour motiver les pratiquants , en attendant l'acquisition de la vrai phiolosophie qui arrive à un certain stade au niveau duquel les grades ont moins d'importance . C'est quelquechose que je ne ressens pas seulement chez moi , mais également chez les pratiquants du cercle auquel j'appartiens .
Ceux qui pratiquent le IAI uniquement pour conquérir des grades n'en ont , pour nous , pas compris toute la philosophie .Quoi qu'il en soit , ils existent et sont quand même bien utiles ( jusqu'à un certain point... ). Personnellement , j'estime qu'on peut les assimiler aux stades suivants :
Les 4 premiers grades ( du 10ème au 7ème kyu inclus ) qui , je le répète , ne sont pas toujours comptabilisés par certains dojos : Ils doivent surtout servir à détecter les possibilités des futurs iaidoka : envie , assiduité , qualité ( maintien , propreté ), motivation, capacité à comprendre , à se déplacer , à obéir .....
Si on comparait la naissance d'un iaidoka à celle d'un humain : on pourrait dire que c'est l'enfance : la vision , l'acquisition du langage , la compréhension , la motricité ( les premiers pas ), la découverte de l'autorité , les préceptes tels politesse , respect , écoute etc ...disons jusqu'à 10 ans .
Les 6 kyus suivants sont ceux qui permettent d'entrer réellement dans l'art , ceux où l'on fait ses classes . Les éléments qu'ont y acquièrent constituent déjà les bases de l'art : respect du règlement , tenue , étiquette , les préceptes tels que Metsuke , Zanshin , Seme , Maai , le rythme , la respiration Kokyu , les gardes Kamae , la tenue du sabre " tsuka no nigiri kata " , puis enfin les bases techniques , nuki tsuke inclus koiguchi no kirikata et sayabiki , kiritsuke, chiburi et noto tsuke et les katas de base .
Si je poursuis mon analogie avec la croissance humaine , cette période couvrirait l'adolescence de 11 à 18 ans . L'élève acquière une certaine maturité , montre un début d'indépendance tout en demeurant perfectible et donc à l'écoute avec un besoin et un devoir d'apprendre .
Le niveau ceinture noire , c'est en quelque sorte la majorité : Une autonomie, " reconnue " , une indépendance virtuelle mais pas nécessairement avérée , la vie démarre . L'étudiant iaidoka parfait et approfondit tout ce qu'il a appris précédemment tout en continuant d'acquérir ou rechercher de nouveaux éléments en relation avec sa dextérité .
Le SHODAN rentre lui dans la vie active et doit irrémédiablement mettre en pratique avec un maximum d'efficience tout ce qu'on lui a prodigué .
ces deux derniers grades pourraient correspondre à la période d'étude supérieures de premier cycle ,18-20 ans .
Nidan qui vient ensuite pourrait situer notre étudiant à 21-25 ans il termine son cursus d'étudiant et doit avoir maintenant définitivement assimilé ce dont il a besoin pour agir de façon indépendante .
SANDAN , situerait notre étudiant à 25-30 ans . L' élève est entré das la vie active . Il agit totalement indépendammment , les leçons de la vie , positives et négatives sont autant d'expériences acquises qui doivent lui permettre d'avancer . Dans le IAI , c'est pareil , le pratiquant continue de travailler , d'apprendre , mais le principal ne réside plus dans des basiques mais plutot dans les interprétations de situations et dans la peaufinage des techniques . Il doit être en demeure de réaliser ses premières coupes , il en a les moyens techniques et normalement la suffisance spirituelle .
Les grades suivants ne sont qu'un approfondissement de la maitrise technique , des concepts philosophiques , le IAI pouvant , voire devant, prendre une part active y compris dans la vie de tous les jours , le zen peut et devrait être abordé , mokuso , la relaxation plus présente peut( doit ) également être approfondie . A ce stade la progression n' est plus seulement technique mais bien plus spirituelle .
Les notions doivent mener à une connaissance et une pratique tendant vers le Heiho. Le tameshigiri sera pratiqué plus couramment les " te no uchi , kime , kirima " sont familiers et aident à mesurer l'influence du HEIHO " négatif ".
Si l'on reprend l'avancée en age de notre élève , à 30 ans correspond Sandan donc , 35 ans pour YONDAN , la quarantaine pour GODAN . En IAIDO , on considère que les pratiquants travaillent avec un shinken à partir du 5ème dan , donc notre GODAN . En IAIJUTSU ( particulièrement en KATORI SHINTO RYU ) , on considère 42 ans comme l'âge de raison .Voilà enfin une forme de consensus , même si dans cette seconde facette du IAI , on travaille avec un shinken , généralement un peu plus tot .
La suite n'est qu'un long et continuel apprentissage de l'art et de la philosophie étroitement liés à la vie quotidienne .
Je sais que mon évaluation peut peut être paraitre limite voire simpliste mais elle me semble plutot proche de la réalité , vue de mes quelques années d'expérience .
Cependant , la théorie ci-dessus n'est réellement " applicable " qu'aux occidentaux dans le cursus courant , c'est-à-dire un démarrage au plus tot vers 12 - 13 ans, ce qui amène le iaidoka à prétendre au dan vers 18 ans au mieux . Il est bien évident qu'au JAPON où de nombreux enfants démarrent aujourd'hui encore le IAI à 7-8 ans , le cursus n'est plus tout a fait le même .LE TAMESHIGIRI : entre VIOLENCE et SAGESSE :
Le tameshigiri , généralement présenté comme " art de la coupe " constitue lui aussi une des composantes du Kenjutsu ancien , celui des samourais . Dans le cadre du IAI , qu'il soit conseillé voire pratiqué tardivement en IAIDO ou plus tot en IAIJUTSU , il doit être l'expression du but ultime de la pratique du sabre : frapper et tuer l'adversaire .
Quelle que soit le niveau du cursus du pratiquant où il intervient , il est nécessaire que celui qui le pratique est un niveau technique , physique et intellectuel irréprochable , afin de limiter les accidents .
Il vaudrait mieux éviter d'avoir des adeptes pour lesquels l'achat de mitaines serait amplement suffisant en hiver .
Le fait que j'indique dans mon titre , entre violence et sagesse , n'est pas innocent :
La violence de l'impact : ce qu'il faut ! , de la précision : où il faut , et de l'efficacité : comme il faut , autant de terme qui traduisent la violence du IAI . Ne jamais oublier le but ultime de celui-ci : Occire le quidam outrecuidant qui vous a menacé !
La sagesse , c'est aussi l'indication que vous pouvez donner , jusqu'au furikaburi , que vous êtes suffisamment fort et adroit pour que votre adversaire renonce à ce conflit . Cette situation existe certes dans le IAI , au travers de tous les katas ou presque , mais ici , vous devez être capable d'enchainer la frappe derrière l'armement du sabre , sur une cible réelle , pas un adversaire imaginaire .
Le phénomène de KIME , la maitrise de la coupe ( éviter les coupes en virgule ) , le TE NO UCHI , tenue et torsion SHIBORI , " essorage " du sabre et KIRIMA ( distance idéale de coupe ) doivent être les instruments de cette dissuasion .
Le Tameshigiri ne doit ainsi pas n'être , qu'uniquement un aboutissement , mais également un possible début ...
MA CONCLUSION :Tout ce qui est exposé ci-avant , je le considère comme devant concourir à nous mener au " Heiho" , art de la guerre et au " Heiho" , art de la paix , en franchissant tous les obstacles virtuels du IAI et ceux réels , de la vie . Car le IAI est d'abord , de nos jour , une façon de vivre notre vie en harmonie avec ce qui nous entoure et surtout avec nous-mêmes .
Pourfendre des ennemis virtuels c'est aussi et peut- être avant tout pourfendre nos propres démons .
Le sabre n'est-il pas le prolongement de notre âme ?
CONCLUSION AU CHAPITRE :Voilà ! j'ai terminé ce chapitre à la fois succint ( par rapport aux sites complètement BUDO existant sur le net et dont une liste non-exhaustive figure au chapitre Liens § Budo ) tout en étant , je pense , assez complet ( pour un site d'abord destiné au sabre d'art ).
Il permettra , je l'espère , aux personnes intéressées par cet art et qui hésitent à faire le premier pas , à se décider , aux débutants , d' y apprendre certaines choses et pour le moins à se poser quelques questions auxquelles , j'en suis certain , leurs sensei sauront parfaitement répondre .
Quant aux personnes plus expérimentées , je ne prétends pas leur apprendre quoique ce soit mais plutot leur offrir une vision différente à partager émanant d'un modeste pratiquant d'un art qui après tout nous réunit tous .
GLOSSAIRE :
Le glossaire suivant se veut non-exhaustif ; il traite de la majorité des termes rencontrés dans la pratique de cet Art et il a été scindé en plusieurs parties permettant de centraliser les recherches des intéressés par thèmes .SAHO : CEREMONIAL :
Arigato : Merci informel
Domo arigato gozaïmasu : Merci très cérémonieux
Dozo : S'il vous plaît, je vous en prie
Gomen nasaï : Excusez-moi (reconnaître ses torts)
Kamiza ni rei : Salut au Kamiza , Sabre dans la main gauche à la hanche, main sur la hanche gauche, sabre à 45° par rapport à l'horizontal, Kashira légèrement dirigée vers l'intérieur, pouce sur la Tsuba.
Onegaïshimasu : S'il vous plaît (lorsque vous demandez quelque chose)
Rei : Salut
Reiho : Méthode de salut
Saho : Méthode de cérémonial
Senseï (gata) ni Rei : Salut au(x) professeur(s)
Sumimasen : Excusez-moi (pour attirer l'attention)
Tachi Rei : Salut debout
Taïto shizei : Position debout : Sabre dans la Saya, Saya dans le Obi, main gauche sur le sabre avec le pouce sur la Tsuba
Teïto shizei Position debout : Sabre dans la Saya, Saya et sabre dans la main gauche, les deux bras complètement allongés en bas, sans le pouce sur la Tsuba
To Rei : Salut au sabre
Za Rei : Salut assis (à genoux)PARTIES DU CORPS :
Ashi : Pied
Ashi kubi : Cheville
Atama : Tête
Chushin : Centre, milieu, coeur
Do : Côté du corps
Ganmen : Centre du visage
Hara : Bas-ventre.
Hiji : Coude
Hiza : Genou
Kakato : Talon
Kata : Epaule
Koshi : Hanche, taille
Kote : Avant-bras
Kubi : Cou
Me : Yeux
Men :Visage
Mune : Poitrine
Nakazumi : Ligne centrale du corps
Nodo : Gorge
Omote : Extérieur, par exemple le dos de la main
Shamen : Côté de la tête, tempe
Sui getsu : Plexus solaire
Sunden : Le point entre les deux yeux
Te : Main
Te kubi : Poignet
Te no uchi : Paume de la main
Ude : Bras
Ura : Intérieur, par exemple la paume de la main
Yubi : Doigt /orteilPIECES DE L'HABILLEMENT :
Embu gi : Vêtements de démonstration et de manifestation
Hakama : Large pantalon plissé
Haori : Sur-veste
Hera : Patte intérieure à l'arrière du Hakama
Himo : Cordon ou ruban
Keiko gi : Veste d'entraînement
Kesa : Revers, partie du costume des moines tombant de l'épaule gauche
Koshiita : Renfort au dos du Hakama
Juuban : Sous-veste
Matadachi : Fente sur le côté du Hakama
Monsuki : Veste à larges manches avec le Mon sur la poitrine, les manches et le dos
Obi : Ceinture
Sode : Manche
Tabi : Chaussons légers traditionnels pour un usage courant et dans le Dojo
Zekken : Pièce de tissu brodé sur la poitrine avec notre nom, le nom du
Dojo, notre nationalité, etc.
Zori : Sandales qui sont utilisées en dehors du Dojo, conçues pour être enfilées soit pieds nus, soit avec des TabisKAMAE, SHISEI , TECHNIQUES DES PIEDS ET DES MAINS :
Ayumi ashi : Marche normale
Chudan no kamae : Garde au centre aussi nommée SEIGAN ou HITO NO KAMAE
Fumikomi ashi : Frappe du pied. De plus, cela signifie un petit ajustement du pied arrière lorsque vous coupez sans faire un pas ; par exemple pour corriger l'orientation des hanches, ou pour donner plus de puissance en coupant
Gedan no kamae : Garde basse aussi nommée SHUBI ou CHI NO KAMAE
Hasso no kamae : Sabre à côté du visage, Garde avec le pied gauche en avant aussi nommée KANSHI ou IN NO KAMAE
Hidari jodan no kamae : Garde Jodan avec le pied gauche en avant
Hiraki ashi : Le pied arrière se déplace en avant et latéralement, et pivote en direction de l'adversaire suivant un nouvel angle ; le pied de devant suit en arc de cercle pour retrouver la position initiale avec les pieds inversés
Iaï goshi : Hanches baissées (prêtes)
Jiku ashi : Axes des pieds en pivotant, par exemple : talon, orteils, talon gauche/orteils droits, talon droit/orteils gauches
Jodan no kamae : Garde haute aussi nommée TEN ou HI NO KAMAE
Kamae o toku : Garde brisée (par exemple à la fin d'un kata à deux)
Kiri te : Coupe à une main
Kokoro no kamae : garde mentale
Migi Jodan no Kamae : Jodan avec le pied droit en avant
Okuri ashi : Le pied devant se déplace en avant, le pied arrière remonte pour retrouver la posture initiale (« Pas Kendo »)
Seiza : Posture assise à la japonaise
Seme ashi : Pression (poussée) du pied
Seme te : Pression (poussée) de la main
Shibori : Torsion ; c'est-à-dire un léger enroulement des mains sur la Tsuka au moment de couper
Suri ashi : Glissement des pieds
Suwari : posture accroupie
Tachi : posture debout
Tate hiza : Posture à genoux avec le genou droit relevé
Te no uchi : Maîtrise des mains ; c'est-à-dire la saisie correcte (principalement avec les petits doigts et, sans flottements des pouces et des index) et le bon moment de la réalisation du Shibori lors de la coupe exclusivement .
Tsuka no nigiri kata : tenir la poignée
Tsugi ashi : Le pied arrière remonte à la hauteur des orteils de l'autre pied,avec le talon en avant de l'autre
Waki no kamae : Garde de camouflage (sabre dissimulé derrière le Hakama, mains à la hanche droite aussi nommée : KANSHI ou YO NO KAMAEVOCABULAIRE GENERAL DU DOJO :
Age : Elévation, soulèvement
Aï uchi : Frapper ensemble
Ate : Coup
Ato : de Après
Batto : Tirer le sabre
Bokken, Bokuto : Sabre en bois
Bunkai : Application du kata par le biais d'un exercice
Chakugan : contact des yeux , plus généralement vision .
Chi no Shizuku o Otosu : Type de Chiburi dit 'inversé .
Chiburi ou Chiburui ( forme ancienne ) : Egoutter le sang virtuel.
Chigau : Différent
Chiisai : Petit
Chikaku : Près
Chinugui : Essuyer le sang
Chokkaku : Angles droits
Dame : Ne pas faire, mauvais, pas comme ça
Dan : Echelon, grade
Datto : Sortir le sabre du Obi
Do : Voie, chemin
Dojo : Salle d'entraînement, club
Eguru : Excaver, creuser
Embu : Démonstration, exhibition
Enzan no metsuke : Contempler les " lointaines montagnes " : principe de vision globale
Fudoshin : impassibilité littéralement : " coeur inébranlable "
Fudoshi-shinmyo-ken : enseignement secret de la TENSHIN SHODEN KATORI SHINTO RYU
Fukaku : Littéralement : profondément. Profondeur de caractère due àl'entraînement
Furi kaburi : Armer le sabre en préparation de la coupe ; quelque fois on emploie également le terme furikabute
Gokaï : Grand, roc, intrépide, robuste
Gokui Kaiden : diplome d'accès à l'enseignement en IAIJUTSU ( pas avant 42 ans )
Gyaku : Contraire, opposé, interverti
Haï : Oui
Hajime : Commencez
Hanmi : Tourné en dedans (corps tourné avec un côté en avant, Migi,Hidari)
Hanshi Han : un exemple ou un modèle à imiter. Une personne qui doit être copiée
Hayaku : Vite
Heiho : signifie "Art de la guerre " ( kanji japonais ) et aussi "Art de la paix " ( kanji chinois )....
Heiko : Parallèle
Henka waza : Choix de techniques. (Petites variations d'interprétation au sein d'une même forme basique ; par exemple : variation de position des adversaires dans Tozume, ou choix de couper le bras au lieu du cou dans Oroshi)
Hidari : Gauche
Hiki taoshi : Technique de renversement
Hira : Etalé
Hito kokyu : Une respiration
Kae waza : Choix de techniques. (Remplacement complet d'une forme, ou changement majeur d'une technique ; par exemple : substituer une coupe horizontale au blocage à la jambe dans Yae gaki, ou remplacer Sodesuri gaeshi avec Sodesuri Komi dans Okuiaï)
Kakudo : Angle
Kan-Ken : en IAIJUTSU , pouvoir de voir plus loin que l'apparence ( voir shingan ) . ici ken représente la vision des choses physiques , alors que kan désigne la vision spirituelle .
Kasa no Shizuku o Harao : Chiburi classique dit " en parapluie " .
Kata : Forme d'entraînement, ou série de schémas
Katana o Kaesu : Type de Chiburi que je qualifierai de " court " ou " simple " . On le nomme aussi " Eishin-Ryu Chiburi " ou encore " Ko Chiburi " .
Katate : Tenue d'une seule main
Keiko : Entraînement
Kensen : Pointe du sabre
Ki ou Ki-Ai : Puissance du souffle, force interne
Kihaku : intensité ( d'une coupe )
Kihon : Fondamentaux
Ki Ken Tai Ichi : énergie sabre-corps un seul .
Kime : Littéralement : Décision. La vivacité d'un mouvement, la fin positive d'une coupe ou d'une poussée , et surtout le controle des mains .
Kimochi : Sentiment, sensation
Ki o tsukette : Soyez attentif
Kiri / Kiru : Couper
Kirima : distance idéale de coupe au TAMESHIGIRI
Kiri oroshi ( ou kiri otoshi ) : coupe verticale de haut en bas ( à 12 heures ! )
Kiryoku : Vitalité énergie
Koiguchi no kirikata ( ou kirigata ) : Prédégainement . Littéralement : " couper la bouche de carpe " , pratiquement : c'est une façon
" d'ouvrir " la bouche de carpe , c'est-à-dire l'ouverture du fourreau .
Kokyu : Contrôle du souffle
Koryu : Ecole traditionnelle
Kyoshi Kyo : Enseigner. un professeur
Kyu : Degré, classification des débutants avant le Shodan
Ma : Intervalle de temps, distance en temps
Maaï : Position, distance dans le temps et dans l'espace , " sphère vitale " du combattant .
Mae : Devant
Machigaï : Erreur
Masugu : Droit devant
Mawatte : Tournez en rond
Menkyo : diplome d'autorisation en IAIJUTSU ( à se voir transmettre les secrets )
Metsuke : Direction du regard
Migi : Droite
Miru : Regarder
Mo / Motto : Plus ; par exemple : Mo oki, Plus grand
Mudansha : Personne sans grade Dan ( ceinture noire sans dan ) .
Mokuroku : niveau d'aptitude au IAIJUTSU
Mokuso : Méditation
Mono uchi : zone de frappe situe près de la pointe du sabre
Morote : Saisie à deux mains
Naname : Diagonale
Naze : Pourquoi
Noto ou plus exactement NOTO TSUKE : Rengainer le sabre dans la Saya
Nukitsuke : Dégainer puis couper
Nuki Uchi : Dégainer et trancher dans le meme mouvement
Oki : Grand
Otoshi / Oroshi : Descente / Abaisser
Osame to : Replacer le sabre dans la Saya
Renshi Ren : Polir, discipliner, etc. un étudiant avancé
Ryoku : Technique
Ryu : Ecole
Sabaki : Mouvement
Saya biki : Contrôle de la Saya ; habituellement, action de tirer en arrière
Saya banare : Sortir le sabre de la Saya
Saya no uchi : Dedans la Saya , pour le sabre . Synonyme de non-sabre ou sabre de vie .
Seitei : Modèle / Institué
Seiteigata ou Seitei kata : Formes établies
Semeru : Pousser, serrer
Sempaï : Un supérieur
Senjutsu : Art de la stratégie.
Senseï : Quelqu'un qui est arrivé avant, Enseignant
Sen : Devancer, prendre l'initiative
Shiai : assaut en IAIJUTSU
Shin : Raison
Shingan : en IAIJUTSU ," conscience lucide " , c'est la capacité d'intuition de l'esprit qui habite le guerrier dans sa sensibilité à toute chose de son environnement .
Shiniai : Lutte à mort
Shinken : Vrai sabre tranchant (à l'opposé du Iaïto émoussé pour l'entraînement)
Shinza : Catégorie
Shisei : postures
Shita : En bas, sous
Shitei waza : Ensemble de formes imposées (par exemple en examen ou en compétition)
Shizuka ni : Tranquillement
Shomen : Droit devant
Sui hei : Horizontal
Sukoshi : Un peu, faible valeur
Suki : Faiblesse, point vulnérable. Ouverture, chance
Taïkaï : Compétition
Tai Sabaki : diriger son corps
Tate : Droit, vertical, levez vous
Tekki : Adversaire
Tsuba zeraï : L'un contre l'autre, les Tsubas pressées l'un contre l'autre
Tsubame-gaeshi : enseignement secret dela TENSHIN SHODEN KATORI SHINTO RYU
Tsuka Ate : Frappe avec le pommeau du sabre
Tsuki : Estocade
Uchi : Coup
Ue : Haut
Uchiko : Poudre pour le nettoyage des sabres
Ushiro : Derrière
Waza : Technique
Wakarimasen : Je ne comprend pas
Wakarimasu : Je comprend
Yame : Arrêtez
Yoko : Plat, horizontal, sur le côté
Yudansha : Personne avec un grade Dan
Yukkuri : Lentement
Yawara Kaku ni : Doucement
PRESENTATION DE CERTAINES ECOLES : TENSHIN SHODEN KATORI SHINTO RYU :
TENSHIN SHODEN veut dire " vérité divine justement transmise "
Le fondateur, IIZASA CHOISAI IENAO ( 1387-1488 ), malgré son passé de guerrier, se voulait un homme de paix. Le préambule du catalogue de l'école (mokuroku), dit que : " L'art martial (Heiho en caractères japonais) est l'art de la paix (Heiho en caractères chinois) et tous devraient apprendre à faire la paix ".
Contrairement à beaucoup d'autres écoles dont l'entrée était très sélective, la Tenshin Shoden Katori Shinto Ryu a toujours été ouverte à toute personne , quelque soit son rang social et même son sexe.
Ceci est une des raisons pour lesquelles l'école a pu perdurer aussi longtemps au delà des modes et des guerres de clans.
Aussi, pour entrer dans l'école, le fondateur a instauré la signature du KEPPAN ( serment ) aux disciples voulant recevoir l'enseignement.
Cette pratique est encore en place au Japon, mais pas dans le reste du monde.
Le Keppan, est un acte symbolique impliquant. C'est aussi un document que l'élève signe de son sang et comportant les commandements suivants :- Ne pas divulguer les enseignements de l'école.
- Ne pas discuter de l'école avec des non-membres (et encore moins montrer les techniques).
- Ne pas se livrer aux jeux d'argent ou fréquenter des places de mauvaise réputation.
- Ne pas se battre en duel avec des pratiquants d'autres écoles avant d'avoir obtenu un certificat de maîtrise (le Menkyo Kaiden).
GENEALOGIE :Fondateur: Iizasa Choisai Ienao (Iga-no-kami)
2nd headmaster: Wakasa-no-kami Morichika
3rd headmaster: Wakasa-no-kami Morinobu
4th headmaster: Yamashiro-no-kami Moritsuna
5th headmaster: Saemon-no-jo Morihide
6th headmaster: Oi-no-kami Morishige
7th headmaster: Shuri-no-suke Morinobu
8th headmaster: Shuri-no-suke Morinaga
9th headmaster: Shuri-no-suke Morihisa
10th headmaster: Shuri-no-suke Morisada
11th headmaster: Shuri-no-suke Morishige
12th headmaster: Shuri-no-suke Moritsugu
13th headmaster: Shuri-no-suke Morikiyo
14th headmaster: Shuri-no-suke Nagateru
15th headmaster: Shuri-no-suke Moriteru
16th headmaster: Shuri-no-suke Morishige (Kanrokusai)
17th headmaster: Shuri-no-suke Morifusa
18th headmaster: Shuri-no-suke Morisada
19th headmaster: Shuri-no-suke Kinjiro
20th headmaster: Shuri-no-suke Yasusada (actuel chef de la famille)INFLUENCE SUR LES AUTRES FAMILLES : VOIR LE SCHEMA
Certains de ces commandements ne sont bien sûr plus beaucoup d'actualité du fait de l'évolution de la société, mais ils restent de bon sens.
Le fait ne de pas divulguer les enseignements de l'école est évidemment compréhensible dans un Japon médieval qui a pu comporter plus de mille écoles différentes. L'école a failli disparaître au début du XX ème siècle et en 1940 , sauvée par le dix-neuvième héritier (Soke) Iizasa Shuri No Suke Kinjiro qui demanda au responsable technique (Shihan) Maître Sugino, de divulguer l'enseignement de l'école afin que celle-ci ne disparaîsse pas. Le programme pour le premier Dan est donc complètement disponible. Ensuite, des katas avancés sont aussi disponibles, mais pour des élèves plus haut gradés. Viennent enfin les katas secrets et bottes de l'école que seuls les élèves les plus avancés peuvent apprendre auprès des Grands Maîtres possédant les reconnaissances que sont les Menkyo Kaiden.
Ne pas se battre en duel était bien sûr une assurance de paix dans ce Japon médiéval où quotidiennement des élèves d'écoles différentes s'affrontaient pour montrer la supériorité de leur école souvent reliée à leur clan.les katas :
Omote no Iaijutsu :
Suwary Iai
Kusanagi no Ken
Nuki Tsuke no Ken
Nuki Uchi no Ken
Uken
Saken
HappokenGokui no Iaijutsu :
Suwary Iai
Kumo giri no Tachi
Hangetsu no Tachi
Mui ichi no Ken
Mu ni no Ken
Seigan no Ken
Tachi Iai :Yuki Ai Gyaku Nuki no Tachi
Zengo Chidori No Tachi
Yuki Ai Migi Chidori No Tachi
Gyaku Nuki No Tachi
Nuki Uchi No TachiAutre école :
HYOHO NITEN ICHI RYU : Ecole surtout connue en Kenjutsu mais qui peut être étudiée par les iaidoka de façon informelle .
L'intérêt : travailler avec deux sabres et avec les deux mains .
On peut la transcrire librement par « l’École de la stratégie des deux Cieux comme une Terre ». Elle est une koryu, école traditionnelle japonaise,
de sabre fondée par le célèbre Miyamoto Musashi. Surtout connue pour son usage des deux sabres, cette école dispense aussi un enseignement
du sabre long, court et du bâton. Musashi la nomma Niten Ichi ( Niten Ichi? deux ciels en un) ou Nito Ichi ( Nito Ichi? Deux sabres en un).
Elle est connue en tant qu'école de Kenjutsu.
Origine :
Cette école a été créée par le samouraï Miyamoto Musashi. Cette école se réclame d’une transmission directe depuis son fondateur, issue
d'une lignée de maîtres partagée par ses nombreuses branches à des degrés divers et ayant comme témoin de cet héritage le bokken de Miyamoto Musashi.
Transmission :
Une lignée de maîtres : La transmission de l’école est incarnée par une succession de maîtres :Shinmen Miyamoto Musashi-No-Kami Fujiwara no Genshin
Terao Kyumanosuke Nobuyuki (le 2e nom peut être lu « Motomenosuke »)
Terao Goemon Katsuyuki
Yoshida Josetsu Masahiro
Santo Hikozaemon Kyohide
Santo Hanbe Kiyoaki
Santo Shinjuro Kiyotake
Aoki Kikuo Hisakatsu
Kiyonaga Tadanao Masami
Imai Masayuki Nobukatsu
Iwami Toshio HarukatsuUne intégralité à transmettre :
Iwami Toshio soke représente la transmission issue de la lignée présentée ci-dessus. Cette école est enseignée en dehors du Japon et notamment en France et dans plusieurs pays d’Europe et du continent nord américain. Mais comme souvent dans les koryu, seul le grand maître, soke, est pleinement qualifié pour enseigner. Selon cette manière de voir traditionnelle, la délégation de conduire le keiko (entraînement) dans les différents dojos ne peut être considéré à l’égal d’un enseignement qui est réservé aux détenteurs du titre de menkyo ou menkyo kaiden .
Ce type de transmission/délégation garantit la qualité du keiko sans diminuer en rien les dojos et leurs pratiquants à travers le Japon et le monde. Cette école considère que la transmission doit être à l'image du transvasement d'un verre d'eau dans un autre verre, sans qu'aucune goutte ne soit perdue. Comme pour toutes les koryu, aucune connaissance ne peut être divulguée sans une autorisation du Grand Maître.
Il y a donc un lien direct entre chaque dojo et le dojo central, Hombu Dojo du soke.Un fonctionnement " koryu " :
Hyoho Niten Ichi Ryu est considérée par la Nihon Kobudo Kyokai (Association des Kobudo Japonais) comme la branche maîtresse des différentes écoles se réclamant de l'enseignement de Miyamoto Musashi au Japon. Elle fonctionne sur le modèle des koryu. Un enseignement koryu diffère de celui des gendaï budo dans la mesure où :un grand-maître reçoit de la génération précédente et transmet à la génération suivante l'intégralité de l'enseignement . Le grand-maître seul connaît l'intégralité de l'enseignement et les conditions qui permettent sa transmission . Le grand-maître seul peut décerner une autorisation à enseigner qui correspond aux titres de menkyo et menkyo kaiden ou bien une délégation à partager ses connaissances pour les dojos à l'étranger (Europe, Amérique du Nord) toute autre personne qui proclamerait une interprétation libre s'opposerait à la réalité d'une koryu, à savoir que
l'interprétation naît d'une connaissance réelle de l'enseignement et cette connaissance est authentifiée par le grand-maître précédent toute activité d'enseignement qui ne se réfèrerait pas nominativement et directement au grand-maître de la Hyoho Niten Ichi Ryu en la personne du 11e successeur, Iwami soke, ou à une branche secondaire de la lignée de transmission serait considérée comme extérieure à la réalité des koryu et du kenjutsu dont Iwami soke a désigné des Responsables par pays.Enseignement :
Seiho, les katas de l'école :
Comme toutes les koryu, la Hyoho Niten Ichi Ryu enseigne par les seiho (katas). Seiho signifie « conduire l’énergie ». Ils se font par deux : le plus ancien avance et le plus débutant répond, le premier rôle étant Uchidachi et le second Shidachi. Il n'y a pas de combat ni de compétition selon les usages des koryu.Liste des seiho :
Tachi Seiho : 12 seiho au dachi, sabre long. Toutefois, l'étude se fait avec le bokken.
Nito Seiho : 5 seiho avec le dachi et le kodachi, sabres long et court, qui correspondent aux 5 seiho du Livre de l’Eau. L'étude se fait avec le bokken.
Kodachi Seiho : 7 techniques au kodachi.
( Bojutsu : 20 seiho au bo, bâton long. )
D’autres enseignements peuvent exister mais ne sont pas accessibles à la connaissance du grand public. L'enseignement est appuyé sur une transmission orale de la juste lecture du Gorin no sho (le japonais ancien n'ayant pas de ponctuation, la lecture peut présenter plusieurs sens).
Autre école :Yagyu Shinkage Ryu
Histoire : Yagyu Shinkage ryuEn 1559, Kamiizumi fut présenté au moine bouddhiste In'ei, du temple Hozoin à Nara. In'ei était habile à manier différentes armes, mais sa spécialité était la lance, dont il avait considérablement amélioré les techniques. In'ei était aussi l'ami du célèbre samuraï Yagyu Sekishusai Muneyoshi et on ne sait pour quelles raisons In'ei arrangea une rencontre entre Yagyu et Kamiizumi. Cette rencontre eut lieu sur les terre du temple qui, quatre ans plus tard, vit le combat et la victoire de Musashi sur les disciples d'In'ei.Muneyoshi se saisit d'un bokken, pour le premier combat qui l'opposa au neveu de Kamiizumi. Hikida Toyogorô, lui, tenait dans ces mains un fukuro shinaï, sabre de bambou que Muneyoshi n'avait jamais vu. C'est une particularité de l'école Shingake-ryû de pratiquer avec cette arme. Ainsi le pratiquant peut frapper comme en situation réelle, ce qui n'est pas possible avec un bokken qui occasionne des blessures et la pratique est faite sous forme de kata.
Muneyoshi était déjà un sabreur reconnu et accompli qui avait pratiqué les styles Tomita et Shintô et qui, dans la région de Nara, possédait une réputation remarquable. En trente cinq ans, il avait participé à plusieurs batailles et avait acquis une confiance en lui justifiée. Quelle ne fut pas sa surprise quand il fut battu deux fois très rapidement par le disciple de Kamiizumi. Muneyoshi fut humilié et aussi fut-il surpris par l'invitation de Kamiizumi de combattre contre lui, qui lui était âgé de 55 ans. Les deux hommes se firent face et en quelques instants Muneyoshi tomba genoux à terre et reconnut sa défaite. Il n'y avait eu aucun échange de sabre entre les deux hommes. Les qualités et la maturité de caractère de Muneyoshi étaient évidentes pour Kamiizumi, même s'il avait perdu deux fois et c'est pour ces raisons qu'il le reconnut apte à recevoir son enseignement.Muneyoshi et In'hei demandèrent tous les deux à recevoir l'enseignement de Kamiizumi. Un accord fut passé et Muneyoshi ramena Kamiizumi et ses deux disciples jusqu'à son village de Yagyu-Mura. Il y demeura pendant 2 années et donna toutes ses techniques à Muneyoshi. Il résulta de cet enseignement ce que Muneyoshi avait demandé Kamiizumi, le développement de la Yagyu Shinkage ryû, fondée en 1568, style qui devait devenir l'une des écoles de sabre la plus réputée du japon.Les Katas principaux :
1 JUNNUKI : cf croquis joint ci-après
2 HIRAKINUKI : cf croquis joint ci-après
3 HIKIMI
4 SAGARIFUJI
5 UCHIDOME
6 YOKEMI
7 MAKIKIRI
Chapitre 11 : Les Arts Martiaux |
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